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- Bonjour, Monsieur le Président. - Bonjour. Merci d'avoir accepté cette interview. Merci de prendre le temps. C'est votre première interview audiovisuelle depuis un petit peu plus d'un mois. C'était pendant l'été. Aujourd'hui, sur les réseaux sociaux, notre travail est suivi par plusieurs millions de jeunes, et donc forcément, on voit au quotidien, avec mon équipe de journalistes, les différents sujets qui reviennent souvent, les inquiétudes aussi qui sont très présentes chez une partie des jeunes. Aujourd'hui, c'est la rentrée. On va évidemment parler d'éducation, mais pas que. On va parler de tout un tas de sujets qui concernent notre génération, des sujets d'inégalité, des sujets de précarité des jeunes, des sujets aussi environnementaux forcément, qui concernent notamment notre génération. Alors évidemment, je le dis aussi pour ceux qui nous regardent, on ne pourra pas aborder tous les sujets aujourd'hui. L'idée pour nous, c'est de faire une sélection sur les sujets qui nous paraissent les plus importants au vu des retours qu'on a pu avoir. Et puis, à partir de là, on va faire en sorte de creuser chacun de ces sujets. Si ça vous va, on va pouvoir commencer tout de suite. Ça me va très bien. - Beaucoup de sujets. On va commencer tout de suite avec un enjeu, je pense, qui nous concerne tous. Aujourd'hui en France, selon les chiffres de Santé Publique France, un jeune sur cinq souffre de troubles dépressifs. Plus inquiétant encore, le nombre de tentatives de suicide chez les jeunes atteint des records. Plus encore d'ailleurs que pendant le Covid. Pour ne rien arranger, on a des services de psychiatrie qui sont surchargés, qui appellent à l'aide face à une détresse très importante des jeunes dans cette situation. On est la septième puissance économique mondiale, selon les derniers chiffres. Les moyens économiques potentiels, ils sont là où ils pourraient être là. La santé, le bien-être de la population me semble, et je pense qu'on sera d'accord là-dessus, être un élément prioritaire pour un chef d'État. Les chiffres, pourtant, sont alarmants. Comment la situation peut-elle être aussi grave ? D'abord, merci de commencer par ce sujet qui, je pense, ne date pas d'hier, et s'est beaucoup révélé pendant le Covid, on en a parlé, où je pense qu'il y a eu de la solitude, beaucoup, et j'ai été frappé, en tout cas, même dans les débats, ça sortait beaucoup. Mais c'est là. Alors, est-ce qu’on ne dépense pas assez en termes de santé dans notre pays ? Non, on est l'un des pays qui dépense le plus, et on l'a beaucoup augmenté en sortie de Covid pour mieux payer nos médecins à l'hôpital, nos paramédicaux, pour investir dans notre système. C'est un des enjeux pour moi, c'est une de mes priorités. Si je devais dire, l'école, la santé, l'écologie sont les trois priorités en termes de service public dans le pays. On a un jeune sur cinq qui souffre de troubles... Donc, comment répondre à ce sujet ? D'abord 1, diagnostiquer. C'est aussi pour ça qu'on a décidé, cette rentrée, on systématise de diagnostiquer tous les troubles, pas que santé mentale, mais entre autres. Donc poser un diagnostic sur des troubles, c'est hyper important. Et comment est-ce qu'on fait auprès des étudiants ? Juste là-dessus, parce que c'est un des éléments, donc on peut en parler tout de suite. Il y a des études qui ont été faites sur le nombre de psychologues par université, par étudiant. En France, on est à un psychologue pour 15 000 étudiants. C'est dix fois moins que les recommandations internationales. Le deuxième problème qu'on a, j'allais y venir, c'est en effet qu'on n'a pas assez de professionnels, d'abord de psychiatrie. Donc nous avons lancé ce travail, on a réinvesti dans ce sujet, on est en train de le faire. On met dix ans, au moins, à former un psychiatre, puisqu'en fait c'est un jeune qui va faire des années de médecine, puis qui choisira cette spécialité. On fait tout aussi pour revaloriser cette spécialité qui était aussi moins prise par les jeunes qui sortaient de leurs études de médecine. Et la psychiatrie est un des secteurs qui souffrent le plus, dans nos hôpitaux comme dans le libéral. Donc on a investi sur ce sujet. On va continuer de le faire. Et à la fin du travail qu'on a conduit sous mon premier mandat, on a décidé aussi d'ouvrir aux psychologues, que vous avez cités, parce qu'il n'y avait, en quelque sorte, pas de lien entre les deux. Donc, maintenant, on a créé des forfaits, particulièrement pour nos étudiants, qui, quand ils ont justement une telle souffrance ou de tels troubles, d'avoir la possibilité d'avoir un forfait qui est remboursé par la sécurité sociale de plusieurs heures auprès d'un psychologue. Donc il y a le sujet de la psychiatrie, on est d'accord, et la psychologie. C'est une nuance parfois mal comprise et qui est importante à faire. Le psychiatre est un médecin, le psychologue est un paramédical. Mais vous parlez de formation de dix ans, ce que j'entends complètement. Ce qui n'est pas le cas d'un psychologue. Mais l'urgence, elle est maintenant. Elle n'est pas dans dix ans. On a des remontées de la part d'hôpitaux psychiatriques, de services qui disent qu'ils sont littéralement débordés, qu'ils mettent en danger des jeunes parce qu'ils n'ont pas les moyens de faire correctement leur métier. D'abord sur la psychiatrie, après on parlera des psychologues. Le besoin n'est pas dans dix ans. Comment est-ce qu'on peut faire ? Alors, le besoin... Première chose, si je reprends les choses dans le bon ordre, 1, diagnostic, 2, comprendre comment ces situations se créent, et essayer de travailler sur la prévention. Et elle se créé parce qu'il y a du stress, justement, chez des jeunes collégiens, lycéens, puis étudiants. Parfois sur des questions écologiques, on y reviendra, sur les questions d'avenir, un manque de bienveillance du système. Et donc, il y a tout ce qu'on doit faire et qu'on est en train de développer pour mettre plus de bienveillance dans notre système scolaire et estudiantin. 3 : il y a la prise en charge médicale. Plus c'est pris en charge tôt, plus on arrive à encadrer. On ne va pas réussir à créer des psychiatres dans les années qui viennent comme ça, je ne vais pas vous mentir. Donc, qu'est-ce qu'on fait dans l'immédiat ? La seule chose qu'on peut faire, c'est de consolider les postes qui sont là, c'est d'en former davantage, mais ça va prendre des années, et c'est de les aider à déléguer des actes qu'ils font dans d'autres structures. Donc, plus on s'y prend tôt, avec ce qu'on a fait sur les psychologues, plus on a des jeunes qui ne tombent pas dans des formes aiguës et ne se retrouvent pas dans les urgences psychiatriques. Plus on développe des maisons des adolescents qui permettent, pour les jeunes qui commencent à avoir des troubles, d'être accompagnés, plus on évite ça. Mais il n'y a pas de solution miracle pour avoir d'un seul coup plusieurs milliers de psychiatres en plus dans notre pays, parce qu'il faut les former. Donc, on est d'accord, psychiatrie et psychologie. Pour la psychiatrie, ce que vous dites, c'est que dans l'immédiat, il n'y aura pas plus de moyens mis dans les services de psychiatrie, Il y a des moyens ; la difficulté, c'est de garder les médecins que nous avons, d'essayer de garder ceux qui sont prêts. Même en les gardant, on ne fera pas face, donc c'est un enjeu important. Il y a un enjeu qui est important, c'est d'avoir un continuum. En fait, pour tout, quelle est la clé ? C'est de mieux diagnostiquer, de mieux prévenir, et de mieux nous organiser sur les formes les plus aiguës. Quel est le problème qu'on a eu sur la santé mentale des jeunes ? C'était un continent caché, on en parlait pas. Donc on diagnostiquait très mal, on prévenait encore moins bien. Et du coup, on a eu beaucoup de jeunes, et il y a eu un pic en Covid et après-Covid, qui sont allés vers les formes les plus aiguës. Et donc ça a complètement écrasé des services d'urgences en psychiatrie, de pédopsychiatrie aussi, pour les plus jeunes. Et la vérité, ils étaient déjà en souffrance parce qu'ils manquaient de professionnels. Donc, sur la psychiatrie, on comprend que ce sera une difficulté, parce qu'il n'y a pas de nouveauté qui sera annoncée dans ce cadre-là. Mais sur la question de la prévention... Alors, juste pour être clair, on a monté des travaux en 2021, qui ont donné lieu à des conclusions, qui nous ont permis de remettre de l'argent en formation et en moyens sur la psychiatrie et le lien entre psychiatres et psychologues, comme je le disais. Et là, il y a un travail qui est en cours pour la pédiatrie et entre autres la santé mentale des enfants et des adolescents, sur lequel on va mettre des moyens aussi. Pourquoi on a des étudiants qui décompensent ? C'est souvent parce qu'ils avaient des problèmes depuis plusieurs années qui n'ont pas été détectés, ni pris en charge. Donc il y a la question des psychiatres. C'est des études qui sont longues. Ça prend du temps à se mettre en place. En parallèle, il y a la question des psychologues, qui sont dans un cadre différent, qui peuvent être présents au sein de l'université, pour justement faire ce travail de prévention auprès des étudiants. Mais ça peut être aussi le cas pour les enfants. Ce que je disais, et je me permets de le dire parce que j'en ai parlé ce week-end avec beaucoup de professionnels du secteur, pour comprendre ce qu'il en était. On est aujourd'hui à un psychologue, dans les universités, pour 15 000 étudiants. C'est dix fois moins que ce qu'il faudrait selon les recommandations internationales. Dix fois moins. est-ce qu'on peut réellement faire de la prévention, qui est essentielle, si on manque aussi cruellement de psychologues dans les universités ? Vous avez parfaitement raison, on a un sujet de médecine scolaire et de médecine à l'université. D'ailleurs, si j'étais complet, je dirais aussi de médecine au travail. Et donc, si on veut améliorer la prévention, on doit ouvrir ce sujet, parce que ce sont des professions qui sont devenues moins attractives, donc on n'a pas assez de professionnels. Et ils travaillent souvent dans un cadre très difficile. Donc, ce que j'ai demandé aux ministres, c'est un sujet qu'on a ouvert post-Covid, sur lequel on doit absolument s'améliorer et investir. Et donc, qu'est-ce qui est prévu ? J'insiste, c'est une situation urgente. On parle d’un jeune sur cinq qui souffre de troubles dépressifs. D'ailleurs, les chiffres après le Covid en matière de tentatives de suicide chez les jeunes sont particulièrement importants. C'est un sujet qui me tient à cœur au vu du public et des retours qu'on a. C'est une situation qui est urgente. Quelles mesures comptez-vous mettre en place ? Sur les psychologues, moi, j'attends le retour d'abord de ce qu'on a lancé, puisque, il y a deux ans, quand vous étiez étudiant, que vous aviez un problème, il était mal diagnostiqué. Une fois qu'il était diagnostiqué, si vous alliez voir un psychologue, c'était de votre poche. On a mis en place un forfait qui fait que maintenant, quand vous allez voir un psychologue et que vous avez un forfait de 10 heures qui a été donné par votre médecin, celui de l'université ou votre médecin traitant, vous êtes remboursé de ce suivi. Ça, c'est une avancée qui est liée à la situation que vous décrivez. Et donc là, on est en train d'évaluer, de voir si ça commence à répondre au sujet. Ça, c'est le premier point. Visiblement, les chiffres ne sont pas très encourageants dans ce cadre-là. Parce qu'on est un an après le Covid, et les chiffres sont encore pires. Moi, je n’ai pas les mêmes. C'est Santé publique France dans mon cas. Santé publique France regarde le nombre de professionnels rapporté à la population. Moi, je vous parle des nombres de tentatives de suicide. Mais après, il faut regarder comment les systèmes qu'on a mis en place sont efficaces ou pas par rapport à ça. Donc après, moi, ce que je veux regarder, et c'est tout le travail qu'on a lancé avec les professionnels, c'est de regarder les causes, et elles sont multifactorielles. C'est qu'on voit bien qu'on a un mal-être chez beaucoup de nos jeunes qui n'est pas lié qu'à une cause. Tout n'est pas de la santé mentale. Et là aussi il faut... Il peut y avoir une anxiété qu'on n'arrive pas à gérer. Et donc c'est un ensemble de sujets. Donc, certains relèvent de la santé. Et là, il faut pouvoir voir au mieux un professionnel. Et ce qu'on doit absolument améliorer, c'est l'accès à un professionnel de santé pour nos étudiants. Et donc ça, c'est tout le défi de la médecine scolaire et à l'université, qui est un dossier que j'ai demandé d'ouvrir aux ministres de l'Éducation nationale et de l'Enseignement supérieur. On a des travaux qui vont aboutir d'ici à la fin de l'année et qui iront au-delà de ce qu'on a déjà fait pour investir dans la psychiatrie à l'hôpital et dans la prise en charge des consultations auprès de psychologues. Mais il faut regarder aussi les causes profondes. Qu'est-ce qui justifie qu'on a une génération qui a ce mal-être ? Tout ne relève pas de la santé mentale. On a des sujets de santé mentale, à prendre le plus tôt possible. Donc je reviens aux diagnostics. On doit les faire auprès des enfants et des ados. Il ne faut pas attendre que ce soient des étudiants. La deuxième chose, c'est la manière de gérer aussi les anxiétés de la sociétés, ce qu'on voit poindre. Et ça, je reprends ce que beaucoup de psychiatres, de psychologues évoquent, c'est une capacité à gérer les messages anxiogènes qu'il y a tout au long de la journée, et donc d'apporter une réponse, un cadre. Troisième point, c'est la première génération qui a un rapport, à la fois à la formation et à la sociabilité, qui est totalement différent, qui se fait beaucoup par les réseaux sociaux, par les écrans, ce qui change profondément le rapport à l'autre, à l'anxiété, le rapport à la capacité à gérer ses propres frustrations et anxiétés. On va en reparler après. Non mais, ce qui m'importe, ce que je veux vous dire, c'est que c'est exactement comme si on disait, face à des feux de forêt, à l'issue d'une campagne, "il faut beaucoup plus de pompiers". Oui, c'est ce qu'on fait. Mais il faut se savoir pourquoi vous avez plus de feux de forêt, et comment les prévenir. - Les deux enjeux sont... - Ils se tiennent. Mais je ne voudrais pas qu'on regarde simplement le curatif. Ce qui est au moins aussi important, et même plus important, c'est comment on prévient, comment on détecte le plus rapidement possible, et comment on traite ces causes profondes du mal-être de beaucoup de nos jeunes. D'où l'enjeu sur les psychologues à l'université, qu'on évoquait. Justement, on va évoquer... Je fais une parenthèse, mais il faut diagnostiquer avant l'université. C'est aussi pour ça que j'insiste depuis tout à l'heure sur le diagnostic le plus précoce possible, et de suivre nos collégiens et lycéens sur ce plan. On a beaucoup de sujets qu'on va pouvoir aborder ce soir. Celui-ci en est un, et on comprend qu'il a de multiples facettes, si je peux me permettre, parce que ça recouvre d'autres enjeux, de précarité ou autre. Un autre sujet qui me paraît essentiel, et c'est pas... Moi, en occurrence, c'est un consensus scientifique dessus, et c'est des retours, surtout de nos abonnés, sur le sujet. On a passé un été important, avec des records de température, qui ont entraîné une sécheresse et des incendies inédits, en France mais aussi beaucoup en Europe et dans le reste du monde, au Canada. Avec ces incendies, on a eu des corps calcinés en Sicile ou en Grèce qui ont été découverts de personnes qui n'ont pas pu fuir. On a eu évidemment un drame important en termes de biodiversité dans ce cadre-là. L'an dernier, Santé publique France a compté 7 000 décès liés à la canicule en 2022 en France. L'urgence, elle est là, elle est sous nos yeux et elle tue aujourd'hui. Quelles nouvelles mesures comptez-vous mettre en place pour répondre à cette urgence ? Alors là aussi, c'est un peu la même chose. Il y a le curatif et le préventif. Face à ces urgences, d'abord, on n'a pas attendu ces dernières années. La France fait partie des pays qui sont, parce qu'on a vécu, rappelez-vous, il y a maintenant 20 ans, une canicule terrible qui avait touché les personnes âgées dans notre pays, en 2003, et qui avait eu des conséquences absolument terribles. Donc tout le système s'était beaucoup après réorganisé. Et nous avons un des modèles les plus efficaces pour lutter contre les feux de forêt. L'année dernière, on a eu une année terrible sur les feux de forêt, ce qui m'a conduit à prendre des décisions, là aussi de moyens. On a redéployé plus de moyens pour lutter contre les feux de forêt. On l'a européanisé, on a aussi mis beaucoup plus de moyens pour prévenir et mieux débroussailler, etc. Ce qui fait qu'on a eu un été très bien géré en France, en lien avec les collectivités locales, les associations qui débroussaillent, etc. Et que la France a été un contributeur de beaucoup de pays européens et même au Canada, où on a envoyé nos sapeurs-pompiers. Mais ça, c'est sur les incendies. L'enjeu, c'est environnemental. Non mais, incendies comme canicule, c'est là et ça va être là pour des années. Donc là, on traite les conséquences d'un dérèglement qui est là. Donc, nos sociétés, c'est la partie qu'on appelle l'adaptation. Donc là, la France doit s'organiser et nous nous organisons. Donc, on a remis beaucoup de moyens en termes de sécurité civile, ça a été une très grosse augmentation ces dernières années pour là aussi plus embaucher, mieux payer, mieux équiper nos sapeurs-pompiers, avoir le bon modèle territorial. La réalité est là. Je touche du bois, parce qu'on va avoir des feux de plus en plus tôt et jusqu'à plus en plus tard. On résiste bien et on aide nos partenaires. Sur la canicule, c'est de la même manière. C'est-à-dire qu'on est en train d'adapter, et c'est un énorme défi, nos établissements hospitaliers, nos EHPAD pour les anciens, nos écoles, c'est tout un plan que je lance, et je l'annoncerai demain. On va faire un plan de rénovation de nos bâti scolaires en lien avec les maires. Et là, le but c'est de rénover pour le bien-être de nos enfants et de nos enseignants, et pour justement se protéger des conséquences de la canicule et avoir des bâtiments qui font face aux situations thermiques actuelles. Ça, c'est sur des conséquences. Les causes, c'est le changement climatique. Alors ça, c'est tout le volet, puisque vous partez de là... Nos sociétés doivent faire face à ce qu'on appelle l'adaptation. C'est un investissement parce qu'on va vivre avec ces dérèglements. Après, les causes profondes, c'est le réchauffement. Et donc qu'est-ce qu'on doit faire ? On doit réussir à moins émettre et mieux préserver notre biodiversité. Le combat jumeau, c'est ça. Et sur ce point, est-ce que vous avez des nouvelles mesures ? Ce que disent les scientifiques dans un consensus quasi unanime, même unanime aujourd'hui, c'est que ces épisodes qu'on a vus l'an dernier, qu'on a vus encore cet été, vont se reproduire, vont s'intensifier avec le changement climatique. Donc, l'enjeu, il est bien là, on est d'accord, c'est l'enjeu de prévenir en luttant contre le changement climatique. Avez-vous des mesures de prévues dans les prochaines semaines pour prévenir, justement ? Alors, c'est un ensemble. L'engagement que j'avais pris va se doter d'un plan d'ensemble. D'abord, ces dernières années, nous sommes revenus dans notre trajectoire. C'est-à-dire que on a deux fois plus réduit que durant les cinq années qui ont précédé nos émissions de CO2. La France, on est dans quelle situation ? On est parmi les pays d'Europe qui ont le moins d'émissions de CO2 par habitant. - Parmi les pays développés ? - Parmi les pays développés. Sinon, on est parmi les pays les plus pollueurs au monde. Alors, dans l'historique, c'est tout à fait vrai parce qu'il y a eu la révolution industrielle. La France, parce qu'elle a opté pour le nucléaire pour produire son énergie, et que le nucléaire représente un peu plus de 70 % de la source de production d'électricité, eh bien produit son énergie en utilisant et en émettant beaucoup moins de carbone que les autres. Donc je le dis juste par rapport à nos voisins, on est nous, avec les pays du nord de l'Europe, ceux qui produisons le moins de CO2 par habitant. Maintenant, quel est notre objectif ? C'est de le réduire drastiquement d'ici à 2030 et d'arriver à la neutralité carbone d'ici 2050. Donc ça, c'est la planification écologique qui a été présentée à l'ensemble des associations et des ONG à l'été, qui va être présentée par la Première ministre aux forces politiques, et qu'on va déployer. Est-ce qu'on est sur le droit chemin ? Si on fait cette planification, oui, mais ce n'est pas un chemin spontané. Comment expliquez-vous que le Haut Conseil pour le climat que vous avez créé en 2018 pour justement évaluer votre stratégie et la stratégie du gouvernement sur le climat, eh bien cette même instance, il y a encore quelques semaines, fin juin le rapport a été remis à Élisabeth Borne, estime que, certes, il y a des évolutions, mais ces évolutions, elles vont beaucoup trop lentement pour ne pas foncer dans le mur ? C'est sur la base de leur analyse qu'on va présenter la planification qui arrive. Et pour vous représenter les choses... Jusqu'à 2018, 2013-2018, on a baissé à un certain rythme, qui était insuffisant. Ensuite, les cinq ans qui ont suivi, on a été deux fois plus vite. Eh bien, les cinq ans qui sont devant nous, il faut aller encore deux fois plus, 2,5 fois plus vite. Donc je vous confirme qu'il faut complètement changer de vitesse et la nature de nos efforts. Et donc pour ça, il n'y a pas une solution unique et miracle : il faut porter l'effort dans tous les domaines. De manière très simple, qu'est-ce qu'on va faire ? 1, il faut électrifier les pratiques et donc partout où on utilise du fossile, il faut passer à l'électrique, parce qu'on a une chance que notre électrique, on ne le produit pas avec du carbone. Ça n'a pas de sens dans les pays où on fait de l'électricité avec du charbon. Et justement, très bon exemple, sur la question des mesures possibles. Vous parlez de l'énergie. Vous parlez des transports. C'est effectivement un enjeu de sortir des énergies fossiles pour aller sur l'électrique, parce que, comme vous le dites, on émet peu de CO2 aujourd'hui en France, parce qu'il y a le nucléaire qui permet de ne pas produire trop de CO2. Sur ce sujet, je pense que c'est un bon exemple de mesures, et qui sont revenus dans les questions des abonnés. Donc, je me permets de la poser. En Allemagne, depuis le 1er mai, je pense que vous l'avez suivi, pour 49 euros par mois, en plus des métros, des bus, etc, vous avez accès à tous les trains en illimité, tous les trains de région hors TGV, et pour le reste, tous les trains. C'est un immense succès. Il y a plus de 7 millions d'abonnés à ce service-là. On voit que c'est quelque chose qui encourage à délaisser l'avion typiquement, qui évidemment émet beaucoup plus de CO2, au profit du train, de créer des sortes de vacances alternatives, si on peut dire ça comme ça, qui forcément sont moins coûteuses et donc aussi plus intéressantes. Est-ce que vous comptez le mettre en place en France ? Alors oui, mais c'est un ensemble beaucoup plus large. Ce n’est pas avec une mesure comme ça qu'on règle le problème. C'est un exemple. Je pense que c'est important de se donner les masses pour voir où sont les taux d'effort. Parce que souvent, dans ce débat, je le dis, on s'est perdu sur des micro exemples et on a perdu la photo d'ensemble et les vrais points d'effort. Mais si elle est trop large... Non, moi, je vais dans le concret sur tout. Je reste aussi longtemps que vous voulez. Donc je vais vous dire 1, oui, j'y suis favorable, et j'ai demandé au ministre des Transports de lancer, avec les régions qui sont prêtes à le faire, le même dispositif. La réalité chez nous, c'est que c'est les régions qui ont la tarification de leurs billets. Toutes les régions qui sont prêtes à le faire avec l'État, banco. Il y a un tour de table avec les régions, et on aura un service similaire dans les prochains mois. Le ministre des Transports et la Première Ministre portent cette idée. 2, la Première Ministre l'a annoncé, on met en place un pass train pour tous les jeunes qui se mettent au service national universel de service civique, pour pouvoir utiliser le train beaucoup plus simplement. Et 3, on a surtout acté cette décision, partout où on avait des lignes de TGV, de faciliter le transfert modal et de plutôt passer à l'avion vers le train en fermant certaines lignes d'aviation. Si on regarde, il y a des trucs très concrets qu'on va faire. Qu'est-ce qui fait qu'on va moins émettre de CO2 et préserver la biodiversité ? Parce que je ne veux pas qu'on perde de vue la biodiversité qui est aussi importante, parce que les forêts sont des puits de carbone et des trésors de biodiversité, comme nos océans. Ce sont deux grands combats pour nous, qu'on porte au national et à l'international. Nous, on doit donner le coup d'accélérateur sur la rénovation thermique des bâtiments. On a fait un million de rénovations thermiques et donc là, dans la planification, on va lancer de nouveaux instruments et aider à accélérer et intensifier cet effort sur la rénovation thermique. Ça veut dire encourager ceux qui peuvent à faire des travaux. Sous quelle forme ? C'est simplifier les aides et c'est les accroître. Et la deuxième chose, c'est mettre des contraintes à certains propriétaires qui ont des logements qui ne sont plus du tout en état, où il y a énormément de gaspillage énergétique, parce que c'est ni écologique ni juste : les gens qui y vivent dépensent beaucoup. Et donc, au moment où ils les vendent ou qu'ils changent de locataires, de devoir faire les travaux. Donc là, il y a tout un travail sur le logement qui est à faire, avec là aussi des innovations qui permettent de le faire de manière beaucoup moins coûteuse qu'avant. Deuxième point, c'est développer massivement, et ça j'y reviendrai, les pompes à chaleur, qui sont un instrument qui, à côté de l'électrification, de manière concrète... Donc, on veut développer un système et une filière française de pompes à chaleur, déployer leur mise en œuvre, parce que ça permet justement de réduire la consommation et de réduire les émissions de CO2. 3, c'est les transports, et les transports, vous l'avez très bien dit, le but est d'aller vers plus de transports collectifs, en particulier dans les zones urbaines. Et dans quelques semaines, je présenterai la carte des projets qu'on a retenus, c'est les fameux RER Métropolitains. C'est de se dire, dans nos métropoles, certaines ont commencé, d'autres sont plus en retard. On met le paquet pour investir et pour déployer justement des réseaux électriques, parfois avec des connexions hydrogène, pour justement avoir des connexions et faciliter l'abandon du véhicule individuel, aller vers le collectif, avoir une politique préférentielle en termes de tarification et inciter tous les habitants à se déplacer par ces solutions. Une question très claire sur ce point-là, sur la question des transports. Vous le savez, évidemment, sur les voitures, par exemple, on a des bonus, des malus. De la même façon aujourd'hui sur les transports en commun, si on peut utiliser le terme de transports en commun, les trains et l'avion, le ressenti aujourd'hui, et pas qu'un ressenti, c'est que sur certaines destinations, le train coûte plus cher que l'avion. En plus de ça, souvent il est plus long. Ça peut être plus confortable de partir depuis le centre-ville, mais ça coûte plus cher souvent et c'est plus long. Et je parle de bonus/malus, parce qu'il y a aussi un ressenti que l'avion finalement est un mode de transport épargné par rapport au train. C'est-à-dire que typiquement, l'avion, le kérosène n'est pas taxé. Ça a été appliqué dans d'autres pays, certains ont appliqué une taxation sur le kérosène, sur les vols nationaux. Parce que c'est autorisé sur les vols nationaux. Qu'est-ce qui fait qu'il n'y a pas de taxation sur le kérosène alors qu'on sait que l'avion est infiniment plus polluant que le train ? La France est un des pays qui taxe le plus son aviation. Et sur le kérosène ? Non, mais la vérité, c'est qu'on veut avoir un système qui reste. On peut le bouger si on le bouge au moins à l'échelle européenne, voire internationale. La deuxième chose, c'est qu'aujourd'hui, nous, on crée toutes les incitations, on a fermé certaines lignes. Les moins de 2 h 30, il me semble. Exactement. Donc on évolue. Troisième chose, on a mis en place la taxe sur les billets d'avion pour financer le développement, donc on taxe justement nos acteurs. On va taxer aussi les concessions aéroportuaires, ça va retomber sur les compagnies. Donc ce serait faux de dire que, aujourd'hui, il y a un avantage fiscal pour les acteurs de l'aviation. Et même, la France taxe plus que beaucoup d'autres voisins son aviation. Derrière ça... Comment on termine avec un billet de train beaucoup plus cher qu'un billet d'avion ? Ça peut se comprendre quand on est... Le billet d'avion, s'il n'y avait qu'un seul acteur, il serait aussi cher. Ce qui s'est passé, c'est qu'on a eu des économies très différentes, qu'on a des acteurs low-cost qui sont rentrés dans le système de l'aviation et qui sont venus casser les prix. Mais l'État peut réguler, Non mais on régule, mais on est une économie ouverte. Mais on peut réguler quand même. Et que du côté du transport ferroviaire, il n'y avait ni réforme ni ouverture. Là, une petite révolution ferroviaire est en train de se faire. D'abord, on a changé le système ferroviaire, on l'a modernisé. C'est la réforme de 2018. Il y a eu des grèves, j'ai eu beaucoup de critiques. Mais tous les gens qui disent "il faut aller vers le ferroviaire", c'est beaucoup qui n'ont jamais eu le courage de réformer le système. Le système ferroviaire, pourquoi c'était cher ? Parce qu'on ne faisait pas de réforme, qu'on avait un système de retraite qui n'était plus soutenable, qu'on avait un système qui n'était pas efficace. Donc, on ne peut pas dire d'un côté, "je défends un système inefficace, mais je suis pour l'écologie". Non. Moi, je suis cohérent. Ce n'est pas mon cas. Non, mais je lis beaucoup de commentaires. C'est une question qui revient souvent. Mais je dis juste, moi, je suis cohérent. Le système, l'aviation, il y a un acteur français qui est Air France, il a été concurrencé par beaucoup de low-cost, ce qui crée la situation que vous évoquez. On a régulé jusqu'à un certain point et la France a plus taxé que ses voisins les billets d'avion. Maintenant, il y a ce différentiel, parce que du côté du ferroviaire, il y avait moins de concurrence et un acteur qui n'était pas assez efficace. On a fait la réforme de la SNCF. On est plus efficace. On a des cheminots formidablement engagés dans cette transition. On va aller vers du mieux en mieux. On investit sur les infrastructures. Pourquoi ça marchait moins bien et c'était plus cher ? Parce que pendant des décennies, on avait sous-investi sur les infrastructures ferroviaires. Depuis 2018, on réinvesti massivement en parallèle. On a encore du boulot là-dessus. C'est la responsabilité de l'État, pas des régions. À côté de ça, on veut unifier, avoir une politique tarifaire mieux-disante. C'est ce qu'on va faire avec les régions en allant vers un pass à tarif unifié. Et maintenant, qu'est-ce qu'on doit faire justement derrière, si on veut être cohérents ? C'est permettre à d'autres acteurs... Certaines lignes sont ouvertes à d'autres acteurs européens qui sont parfois moins chers, qui arrivent sur notre réseau et rendent le train attractif. Je voudrais juste ajouter un point. Qu'est-ce qu'on fait en parallèle de tout ça ? Il y a une responsabilité. Beaucoup se disent "je préfère prendre le train". À mesure qu'on fait ces réformes, ça se rapproche. Ceux qui en ont le moyen. Oui, mais on rapproche de plus en plus. Mais en parallèle, il faut décarboner l'aviation, parce qu'on prendra toujours des avions. Et objectivement en plus, en France... Est-ce qu'on prendra forcément autant l'avion ? Nous, en France, on produit beaucoup d'avions. Et je serais un drôle de président à vous dire ça, alors que nous sommes un des champions de l'aéronautique et que nous produisons, je crois, environ... Enfin une bonne partie de la flotte internationale, d'un point non négligeable. Donc on a des grands champions et qu'on a des emplois partout en France. - Mais c'est... - Non mais attendez. Il y a une question qui est très simple et qui me paraît centrale dans ce sujet, c'est que j'entends que l'aviation est un élément important en France. Il faudrait des solutions écologiques, je vais y venir. Mais l'enjeu, est-ce que réellement, pour des raisons économiques, on doit continuer à encourager une industrie qui, de fait, pollue infiniment plus que d'autres modes de transport ? - Il faut la décarboner. - Mais comment ? Nous, dans notre usage. qu'est-ce qu'on va tous faire ? Et c'est ça, la transition. 1, on va se poser des questions qu'on ne se posait pas avant. Est-ce que j'ai vraiment besoin de faire ça ? C'est les comportements qu'on appelle de sobriété ou d'économie d'énergie. Il n'y a de toutes façons pas de transition s'il n'y a pas ce premier bloc, clair. Deuxième point, dans la transition, on doit là aussi décarboner. Et donc, la bataille, c'est, dans cette industrie, et la France va le faire dans d'autres industries où elle est championne, on décarboner, donc on investit beaucoup d'argent. Donc comment on fait pour que l'avion pollue moins ? À court terme, on fait de l'innovation et on allège justement le poids des avions. On change la motorisation. C'est ce qu'on fait avec nos grands acteurs, comme Safran. Et on change la nature des carburants. C'est très concret ce que je dis, c'est maintenant. Oui, mais ce que disent les scientifiques aujourd'hui, et je me permet donc de le dire, ce que disent les scientifiques aujourd'hui, c'est qu'on ne peut pas attendre une innovation de l'aviation pour s'en sortir. Je ne suis pas en train de vous dire... Le schéma, il est là, hein. Ce que je suis en train de vous dire, ce n'est pas une innovation. L'enjeu, c'est qu'on réduise nos courbes. Je relaye ce que disent les scientifiques, le rapport du GIEC, le Haut Conseil sur le climat, c'est qu'il y a peut-être une modernisation qui est possible de l'aviation, avec des projets qui sont en cours. Pour autant, ce que disent l'intégralité des scientifiques sur le sujet, c'est que ça ne suffit pas et qu'il faut baisser progressivement l'utilisation de l'aviation. Mais ce que je veux vous dire, c'est qu'on peut parler après de la planète. Là, je suis sur la France. Non, mais on peut agir en France. Mais c'est ce qu'on fait, et on agit massivement. On est sur notre trajectoire et on va tenir nos objectifs grâce à cette planification. Mais c'est totalement faux de dire si nous, on faisait ça simplement en franco-français, si les autres ne le font pas. Donc, c'est un effort mondial. Mais nous, qu'est-ce qu'on doit faire ? Je reviens à l'industrie aéronautique. Si on veut réduire les émissions, 1, il faut des avions plus légers. 2, il faut des moteurs qui consomment moins à performances égales ou qui se transforment pour moins émettre. C'est les moteurs qu'on développe aujourd'hui. 3, il faut changer de carburant. Et donc on est en train progressivement de sortir du kérosène. Et entre maintenant et 2030, quel est notre objectif ? C'est d'intégrer progressivement ce qu'on appelle les SAF, qui sont nos carburants durables qu'on met dans les avions, avec le kérosène, et de passer d'ici à 2030 à 50 % de SAF. 4, ensuite c'est passer à l'avion hydrogène et électrique. Et donc oui, on est en train de faire ces innovations, et ça, c'est du post-2030. Donc il y a une courbe sur l'aviation. Il y a un enjeu de réduction de l'utilisation-même de l'avion. On passe au sujet suivant, autrement on est là... Non, mais c'est hyper important. Mais ce que je dis, c'est que la France a un plan. Ce plan, on l'a présenté début juillet. Il va être présenté aux forces politiques, et je vous le présenterai bientôt. Ce plan touche tous les secteurs. Et c'est faux de dire "si on se fait très mal sur un secteur, on va y arriver seul". La France, c'est 1 % des émissions mondiales. On va faire notre part. Et il se trouve que nous qui émettons moins de CO2 par habitant que beaucoup d'autres pays européens, on tient notre part. Mais on ne remplit pas les objectifs que les scientifiques ont établis pour s'en sortir. - À date, on les remplit. - On est en retard. Non, les scientifiques nous disent : "Si vous voulez remplir sur les cinq années à venir, vous devez faire..." - "2,5 fois plus" - C'est ce que je vous dis. Je suis hyper transparent, vous l'avez dit vous-même, j'ai créé une instance pour évaluer. Qui dit que c'est insuffisant, Parce qu'elle nous dit "si vous voulez réussir en 2030". C'est pour ça que je me fatigue à faire un plan, là. Je ne dis pas qu'on continue pareil. Mais donc, c'est le logement, c'est le train, c'est aller vers plus de véhicules hybrides et électriques, donc c'est la révolution de la voiture, c'est l'avion. Et là où je suis d'accord avec vous, il faut un peu réduire la consommation, il faut beaucoup moderniser. Donc c'est un ensemble, et pas simplement dire on va tous arrêter de prendre l'avion. D'autres que je respecte sont là-dessus. Pas moi. C'est décarboner notre industrie. On sait que l'industrie, c'est une part non négligeable des émissions. On en a parlé un peu pour l'aviation, mais il y a les ciments, etc. Là, on a lancé un très grand plan et on a dit : "Les principaux sites émetteurs, eh bien on décarboner, et on les fait passer du gaz ou du charbon à l'hydrogène, etc." Et on y va. Je me permets de passer, parce qu'on a passé la moitié de l'interview. Il reste plusieurs thématiques à aborder. Je voudrais juste dézoomer deux secondes cette affaire. Rapidement, pour qu'on puisse aborder d'autres sujets. C'est que nous, on se bat. Et je crois que c'est un combat générationnel, et c'est notre responsabilité. Et je vous le dis, on sera au rendez-vous de nos résultats. Et ça va demander un effort à tout le monde. Mais il faut que chacun comprenne l'effort que fait l'autre. Donc personne ne sera exempt de la transition. La France, c'est à peu près 1 % des émissions. Nous, on fera notre effort, si on veut que la planète s'en sorte. Plus que ça si on prend en compte les importations. Il faut qu'on passe au sujet suivant. Mais ce qui est important de comprendre, c'est où est le cœur de la bataille à l'international. Parce qu'on fait partie des pays leaders sur ce sujet. Le cœur de la bataille, c'est quoi ? La sortie du charbon. La sortie du pétrole. Si on arrive à ce que les grands émergents sortent du charbon, une bonne partie de la bagarre est gagnée. Donc moi, j'ai un objectif, et je reprends les termes du Haut Conseil pour le climat et sa présidente : Charbon 2030, Pétrole 2040-2045. Si on arrive, et nous, on va se mettre sur cet agenda d'ici à la fin de l'année, à aller sur cet objectif... Nous on y arrivera pour le charbon, grâce justement au renouvelable et au nucléaire. Et on va se mettre en place pour le faire sur le pétrole, ce qui est un très gros effort. On est en retard. Je me permets d'avancer. C'est hyper important. Il ne faut pas perdre de vue qu'on a cet immense objectif charbon/pétrole pour les décennies qui viennent, et qu'on va le porter à l'international, et que la France est leader sur l'agenda forêts et océans. On a lancé le One Forest Summit qui est clé pour la biodiversité, et pour protéger les forêts primaires. Tout ce que je suis en train de dire pour la France ne vaut pas si on laisse déforester l'Amazonie ou la forêt d'Asie du Sud-Est. Je me permets vraiment d'avancer parce que je vois que le temps file. J'ai passé beaucoup plus de temps que prévu sur ce sujet-là. En même temps, il me paraît essentiel. Il faut qu'on parle de cette école. C'est pour ça. On a passé beaucoup de temps sur ce sujet d'environnement, qui est un sujet important. Sur la rentrée, on rentre sur la question de la rentrée. Effectivement, on est le lundi 4 septembre, jour de rentrée. Mais avant même de parler de la rentrée, on va parler plus de rythmes scolaires et donc de la question des vacances, pendant un instant. En effet, il y a eu un certain nombre de déclarations qui ont été faites ces derniers jours et ces derniers mois. Un sujet important, c'est la question des vacances d'été. Vous avez évoqué une idée d'une refonte des vacances d'été. Est-ce que les prochaines vacances d'été, d'ici la fin de votre quinquennat, seront plus courtes que celles que l'on connaît aujourd'hui ? D'abord, ça, ça doit se concerter. Mais je souhaite qu'on ouvre cette question des vacances, ou plutôt du temps scolaire dans l'année. L'école, on y reviendra, mais c'est quoi la mission de l'école ? C'est hyper important. Transmettre des savoirs. Transmettre un esprit critique. Des valeurs. Faire des républicains. Et donner la confiance. Et acquérir ce faisant. Donc à mes yeux aussi faire du sport, des activités artistiques, etc. La France, on a des programmes plutôt chargés par rapport aux voisins, mais je ne compte pas les alléger parce qu'on veut remettre plus de fondamentaux et mieux les évaluer. Parce qu'aujourd'hui, on a trop d'enfants qui arrivent en CM2, qui ne savent pas assez lire, écrire, compter. Du coup, en 6ème, ils se perdent. C'est là qu'on a le décrochage scolaire. Est-ce qu'on a les meilleures conditions pour apprendre ? La réalité, c'est non. Parce qu'en fait, on concentre le temps scolaire sur quelques jours On peut faire du 8h-18h en une journée. Et ça fait qu'on a moins de sport, d'activités artistiques. Or, c'est très bon pour le développement, pour la confiance en soi, et on apprend mieux. Et à l'inverse, on a des vacances, même par rapport... Vous êtes beaucoup plus jeune. Quand j'étais à l'école, on n'avait pas deux semaines à la Toussaint ou à Pâques. On a accru ces vacances intercalaires et on a des vacances d'été beaucoup plus longues que les copains, et surtout plus longues que ce qu'on dit. Parce que la vérité, c'est comme le brevet des collèges et le bac sont organisés souvent dans l'établissement... Courant juin, et pas début juillet. Mi-juin, ça devient plus calme. Que ceux qui ont vraiment le collège ou le lycée complet lèvent le doigt. Je peux plaider coupable pour ça à l'époque. Mais... Moi, qu'est-ce que je dis ? Je veux que nos enfants et nos adolescents apprennent mieux. Donc, on doit ouvrir ce sujet. Donc, j'ai dit aux ministres, et ce n'est pas qu'un sujet vacances. C'est une question de rythme de la vie étudiante. Premier sujet et immense sujet que je veux dire, pour les parents et les jeunes. Le sujet remplacement. On va en parler On y reviendra alors. Donc il faut repenser les vacances et le temps pour pouvoir avoir plus de temps de sport, de culture, de repos et de devoirs dans l'année. Quelle forme ça peut prendre ? On a des modèles en Allemagne, par exemple, où effectivement les... C'est des modèles attractifs. C'est un modèle que vous aimeriez voir en France, quasiment des demi-journées ? C'est un système qui doit se parler, se discuter au plus près du terrain. Mais je pense qu'il faut ouvrir ce sujet. Ça ne doit pas être un tabou. Que le sujet des vacances est un sujet, pour apprendre mieux, qui doit être ouvert, que c'est ce qui permet aussi à nos enseignants d'avoir moins de stress. Il faut mesurer que les enseignants... Il y a beaucoup de caricatures de faites. Préparer les cours, corriger les copies, c'est beaucoup de travail. Les enseignants ne travaillent pas que devant les élèves, et donc ça leur prend aussi beaucoup de temps. Si on leur permettait de mieux travailler dans l'année, ce serait mieux. Mais surtout, les élèves apprendraient mieux si on repensait ça. Est-ce que... On parlait d'inégalités. Les grandes vacances, c'est la pire des inégalités. Parce que quand vous êtes d'une famille qui vous fait faire des devoirs de vacances, qui a une bibliothèque à la maison, qui vous fait faire du sport, qui vous envoie en voyage linguistique à l'étranger, vous revenez en septembre, vous êtes super prêt. Quand vous êtes d'une famille pauvre qui ne peut pas partir en vacances, dans un quartier où il n'y a pas d'infrastructures sportives, vous revenez, vous êtes généralement crevé, vous avez passé des mauvaises vacances et vous avez désappris. Et ce qui fait que vous avez... On regarde, ça a été mesuré. Vous me parlez d'études, à juste titre. Vous portez des faits. Moi aussi. Un jeune d'un quartier populaire revient au 1er septembre, il n'a pas son niveau du 1er juillet. Il a généralement son niveau de fin mai, mi-mai. C'est la pire des injustices. C'est aussi pour ça que je dis, quand on a des évaluations difficiles, il faut peut-être pouvoir rentrer un peu plus tôt. Très rapidement, pour comprendre un peu votre vision sur le sujet. J'entends que ce n'est pas un sujet seulement de vacances. Il y a aussi les cours. C'est un sujet de réorganisation du temps scolaire pour faire en sorte d'avoir des journées qui sont différentes. Pour visualiser un peu ce que vous imaginez, je sais que c'est des concertations, mais est-ce que vous avez un modèle en tête ? C'est quoi dans l'idéal, selon vous, la journée d'un jeune au collège ou au lycée ? C'est le matin jusqu'au début d'après-midi en cours et l'après-midi, culture ou sport ? Je ne veux pas faire de modèle unique. Le modèle que je vois, c'est un modèle où chaque élève à l'école primaire, ce qu'on a mis en place, fait au moins une demi-heure de sport par jour. Moi, j'espère demain une heure. Comment est-ce qu'on fait en sorte d'y arriver ? Parce qu'une heure, dans le cadre des cours ou en dehors... Mais honnêtement, si on fait ce que je suis en train de dire, on a largement la place. Et je pense que, ce faisant, qu'est-ce qu'on apprend avec le sport ? C'est pour ça que j'y crois. Là, on a mis la demi-heure, donc demi-heure en primaire, on fait 2 heures de plus au collège en utilisant le temps périscolaire, et on fait le test en 6ème, l'évaluation sportive, condition sportive. Pourquoi j'y crois à fond ? 1, c'est quand on fait du sport, on est bien. 2, c'est un formidable instrument pour mieux apprendre. Parce que quand on est un élève dissipé, un peu hyperactif, quand on n'aime pas l'école, on arrive le matin, bon courage pour commencer les maths à 8h ou 8h30. Les Finlandais l'ont fait très bien. Je regarde ce qui marche ailleurs. Il y a des endroits, les élèves sont calmes, pas besoin de faire de sport le matin, ils vont le faire l'après-midi. D'autres, vous leur faites faire 30 min de balle au prisonnier ou de rugby, puisqu'on a la Coupe du monde qui commence dans la semaine, je peux vous dire qu'ils apprendront les maths l'heure d'après vachement mieux. Donc le sport, ça aide à mieux apprendre. 3, c'est un instrument de santé. On parlait justement de prévenir. Le sport, c'est un instrument de santé, ça prévient l'obésité. Avec la santé mentale, vous avez commencé par là. C'était un formidable sujet, et on est encore très loin d'y répondre. Vous l'avez bien mesuré, et je mesure le défi. Un autre immense problème de santé publique pour nos ados et nos jeunes, c'est l'obésité. Nos jeunes, c'est aussi la conséquence des écrans, par rapport à il y a 20 ans, sont malheureusement de plus en plus obèses. C'est le sport, la politique de prévention. Et ça permet justement d'éviter des tas de maladies. Et plutôt que se dire dans 10 ans, quand votre successeur interrogera le mien... - Je serai peut-être encore là. - Vous oui, moi non. Donc vous avez raison de me dire ça. Vous interrogez mon successeur et vous direz : "Pourquoi vous n'avez pas assez de médecins pour encadrer l'obésité ou le diabète des jeunes ?" J'espère qu'il pourra vous dire "on a moins d'obèses". Donc ça c'est le sport et puis ça donne un cadre. Il y a des tas de jeunes qui n'ont pas assez de cadre. Le sport en donne un. Donc, comment je vois ? Pour moi, c'est très flexible, le système. Il faut qu'il y ait... Je voudrais qu'il y ait à terme 1 heure de sport par jour en primaire. Au moins autant en collège. Je voudrais qu'on ait des jeunes qui aient la possibilité d'avoir une pratique culturelle, tous, quelques heures par semaine. Le Pass Culture avait été annoncé. Le Pass Culture est entendu dès la 6ème, mais que l'éducation artistique et culturelle entre dès l'école primaire et que ce ne soient pas des activités périscolaires qui dépendent du choix de la famille. Même si les mairies font un formidable boulot sur ce sujet et qu'on a des conservatoires, des écoles de danse, de spectacle et d'art vivant partout en France. C'est notre force. Mais que ce soit dans l'école et que, ce faisant, on ait un temps scolaire qui soit plus souple, et qui, parce qu'on n'a plus de semaines d'école, de collège et de lycée dans l'année, on puisse y intégrer du sport, de l'éducation artistique et culturelle et le temps de devoirs et d'accompagnement. Ce sera une école où on apprend mieux et qui est plus juste. Sur la question de l'école, on a parlé du temps scolaire, et on entend votre vision sur le sujet. On verra quelle forme ça peut prendre dans les prochaines années, éventuellement. Un autre sujet qui est beaucoup revenu aujourd'hui. On ne va pas passer énormément de temps dessus, mais ça me paraît important d'y revenir. C'est la question de l'abaya, qui est donc interdite dans les écoles depuis la rentrée. Ça a été confirmé par le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal. C'est un sujet qui concerne quelques centaines d'établissements sur plus de 59 000 établissements aujourd'hui. Et une question qui est beaucoup revenue dans les commentaires lorsque j'ai annoncé l'interview hier, c'est la question de savoir, au-delà du débat sur l'interdiction, le choix d'annoncer une telle chose au journal de 20h, alors qu'on est une veille de rentrée qui a énormément d'enjeu, on a commencé à en voir quelques-uns qui sont présents. Le choix d'en faire une telle annonce, quand on sait que ça va provoquer autant de débats, autant de réactions, et peut-être masquer d'autres sujets qui concernent aussi beaucoup de monde. C'est évidemment un sujet, mais l'enjeu c'était la façon dont ça s'est... Vous avez raison. Mais qui de l'œuf ou la poule ? Il faut y répondre clairement. Ça peut être différemment qu'en faisant un JT de 20h. On sait quand on fait ça, en général, ce que ça provoque. Le ministre, au 20 h, il a été clair, et je l'en félicite. Je vais vous dire, en France, l'école, elle est gratuite, laïque et obligatoire. Laïque, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que nos enfants, on ne veut pas savoir d'où ils viennent, ce qu'ils pensent. C'est un élément de justice, parce que ce sont des républicains et des citoyens qu'on forme. Et donc, de la maternelle jusqu'au baccalauréat, l'école est laïque, ça veut dire qu'il n'y a pas la place pour les signes religieux. Et c'est très important. Et vous avez... Ça a été vécu comme une forme de stigmatisation, au-delà du débat sur le caractère religieux de la tenue. Vous me connaissez, je ne suis pas... Je ne stigmatise personne, ce ne sont pas des sujets. sur lesquels je montre du doigt. Je suis pour tous les enfants de la République. C'est la façon dont ça a été ressenti. Qui stigmatise ? Les gens qui poussent la bagarre. Ça peut être un choix aussi de certains. Mais non, parce que c'est un choix religieux, qui convie quelque chose qui est le fait de dire "moi, je suis différent, et je viens dans cette école comme ça". Je le regrette. Je pense que ça a été très bien fait par les directeurs d'établissement et les enseignants ce matin. Il faut discuter, il faut expliquer. Mais je pense que c'est très important, parce que l'école doit rester ce lieu neutre. Je ne connais pas votre religion, ni vous la mienne. Quand on est étudiant, on peut remettre un signe religieux, parce que les consciences sont forgées. Mais c'est très important. Et c'est pour ça que moi, j'ai assumé en 2020 de fermer des écoles qui sortaient du système scolaire des enfants et qui en quelque sorte les ramenaient à leur condition. On avait des écoles qui étaient très stigmatisantes, et qui sortaient bien souvent des fillettes de notre système scolaire. On les a fermées. Tout le monde doit être dans le système scolaire public, privé, sous contrat ou non. Mais on doit respecter, dans l'école publique, ce principe qui est important de laïcité. - Au-delà de cette question de la valeur... - Dans le respect et la bienveillance. 1, je pense que le ministre a eu raison d'être clair. Parce qu'on ne peut pas faire comme si on vivait dans un pays où la question était apaisée. Parce que si on n'est pas clair au niveau national, ce sont les enseignants et les directeurs d'établissement qui sont renvoyés avec la pression sur le terrain. Donc il faut les protéger, parce que sinon on dit pas de vagues et on laisse s'installer des défis à la laïcité, et la loi n'est pas respectée. Dans les enjeux... Ensuite, 2, moi, je pense que ce n'est pas le sujet le plus important. C'est un sujet où il faut être intraitable et clair, et on le sera. Maintenant, il faut que tout le monde s'y range et que ce soit respecté. Il faut que les familles qui voulaient mettre l'abaya pour leur fille ou les jeunes filles qui voulaient la mettre comprennent ce pourquoi on le fait. C'est respectueux, c'est bienveillant, c'est la laïcité. Là-dessus... On ne les empêche pas de croire, mais dans l'école, ça n'a pas de place. Le cœur de la bataille, c'est comment on apprend mieux, on transmet les valeurs. Et très rapidement là-dessus, parce que le débat est très présent. Chaque année, la question des vêtements revient à la rentrée. Cette année, c'est l'abaya. L'an dernier, c'était le crop top, donc un t-shirt court. Vous aviez déclaré au magazine Elle, je cite, que "tout ce qui vous renvoie à une identité, une volonté de choquer ou d'exister n'a pas sa place à l'école". C'est quasi systématiquement la tenue des femmes qui revient sur ces débats. Qu'est-ce que c'est, dans ce cas, Une bonne tenue pour aller à l'école ? Ce n'est pas le président de la République qui le dit. Il y a des règles fixées par le gouvernement. Je réagissais à un problème de société. Sur la laïcité, c'est le président de la République qui en est le garant, parce que nous sommes une république laïque. Après, les chefs d'établissements ont cette possibilité. Dans chaque établissement, il y a des règlements, et donc il faut s'y conformer, et donc je renvoie... - On voit bien qu'il y a des zones... - Mais non... Il y a des déclarations. Mais c'est pour ça que je pense que c'est une bonne chose que ce soit au niveau de l'établissement. Vous avez des établissements, les parents y mettent leurs enfants, ils se conforment aux règles. Là, c'est le gouvernement qui a dit. Parce que les chefs d'établissement, à juste titre, ont trouvé la pression trop grosse. On a des parents qui nous défient, on a des gens qui testent la laïcité. Il ne faut pas se tromper. Nous vivons dans notre société aussi avec une minorité de gens qui, détournant une religion, viennent défier la République et la laïcité. Et pardon, mais ça a parfois donné le pire. On ne peut pas faire comme si il n'y avait pas eu l'attaque terroriste et l'assassinat de Samuel Paty. Et ça s'est fait... Là, on parle de l'abaya. Mais je ne fais aucun... Mais je dis juste ce système est là. Et ça s'est fait parce qu'un enseignant apprenait la laïcité dans son cours, et qu'il y a eu cet emballement avec les réseaux sociaux, et des gens qui ont commis le pire. On ne va pas entrer dans ce débat. Mais est-ce que l'abaya est réellement... La façon dont vous le voyez ici, c'est un parallèle qui, je pense, peut faire débat. Je ne fais aucun parallèle, moi. Le parallèle entre l'abaya et l'assassinat de Samuel Paty. Je ne fais pas un parallèle. Je vous dis juste que la question de la laïcité dans notre école est une question profonde. Je ne l'ai pas mise en avant en vous parlant de l'école. Je pense que l'école est un sujet éminemment important pour transmettre les savoirs. Nos enseignants apprennent aussi des valeurs, dont la laïcité. Et le cadre, c'est la laïcité. Et que je n'en fais pas, moi, un principe que je brandis. Je dis juste vous avez une minorité de gens. Vous l'avez dit, environ 500 établissements sont les plus soumis à cette pression. Mais que si le ministre de l'Éducation nationale, et moi en répondant à votre question aujourd'hui, n'est pas clair et courageux, le risque, c'est que s'installe l'impression en France qu'en quelque sorte nous abandonnons les professeurs aux avant-postes et que c'est eux qui sont en charge de ça. Et vous avez des professeurs qui, quand ils enseignent la laïcité, l'égalité entre les femmes et les hommes, qu'est-ce qu'il y a derrière ? La possibilité, le droit de caricature et autres. Se font alors attaquer jusqu'au pire. Et je vous dis juste, je vous rappelle juste, que dans mon premier quinquennat, il y a peu, c'est arrivé et le pire est arrivé, donc ça existe. Il y a des gens capables du pire dans notre pays. Donc on ne doit rien céder. Il ne faut pas généraliser. On a des millions de gens qui veulent vivre en paix. Moi, je suis pour la bienveillance et la tranquillité. Donc le ministre a eu raison d'être claire. On doit être intraitable, expliquer, concerter, mais on ne doit pas cacher la poussière sous le tapis. Un dernier sujet sur la question du vêtement. Il y a 1 000 autres sujets à aller évoquer, donc on va essayer d'avancer. Ce sont des sujets importants, qui méritent aussi qu'on prenne le temps. On en a parlé ici. Sur la question du vêtement, certains proposent le retour de l'uniforme, ça ne vous aura pas échappé. Gabriel Attal, le ministre de l'Éducation nationale, est favorable à des expérimentations. Il a d'ailleurs déclaré ce matin sur RTL qu'il allait mettre en place des expérimentations à l'automne, il me semble, donc on suivra tout ça. En 2017, vous aviez déclaré réfléchir à cette question. Vous n'aviez pas de position arrêtée sur la question de l'uniforme. Aujourd'hui, est-ce que vous avez évolué ? Quelle est votre position aujourd'hui sur le port de l'uniforme à l'école ? Je suis pour être... Comme vous l'avez dit, ça prend des proportions folles. Bon, moi j'étais plutôt pour que chaque établissement gère la chose. Donc je suis plutôt pour qu'on expérimente. Alors il y a l'uniforme, il y a aussi la tenue unique, sans avoir un uniforme. On peut dire vous vous mettez en jean, t-shirt et veste. Je vous regarde. Ce n'est pas un uniforme. Je n'aurais pas grand-chose à faire. Je suis plus étudiant, en plus. Je veux dire, on peut avoir des choses beaucoup plus acceptables pour les adolescents. La question de la tenue unique, qui à mon avis est plus acceptable, peut paraître un peu moins stricte d'un point de vue disciplinaire, elle règle beaucoup de sujets. Parce qu'au fond, qu'est-ce que vous voulez ? Quel est le sujet qu'il y a derrière ? C'est 1, la laïcité. Et 2, un peu l'idée qu'on se fait de la décence. On ne veut pas des tenues trop excentriques. On a tous connu ça. On mettait les dernières baskets et on se faisait refouler à la porte de l'établissement parce que chef d'établissement avait dit pas de baskets. Donc je trouve que l'approche, ce que j'ai dit au ministre quand on en a parlé au début de l'été, Moi, je suis favorable à l'approche expérimentation évaluation. J'étais plutôt favorable à l'approche par établissement. Je constate qu'il y a une telle pression sur les chefs d'établissement, que expérimenter, évaluer permettra d'éclairer le débat public. Donc il y a des expérimentations et on verra exactement ce que ça donne. Mais là où je vous rejoins, qu'est-ce qu'on veut faire à l'école ? Tout ça, il faut le remettre dans un contexte apaisé. Parce que ce avec quoi vous avez commencé est juste. Très juste. l'École, ça construit du commun. C'est pour faire des citoyens, des républicains. Et on veut que nos gamins soient bien. Et donc construire du commun, c'est pour ça qu'on transmet la même langue, les mêmes savoirs, les mêmes... C'est avoir un espace où il y a le moins de différences possibles. Et donc je pense que l'objectif qu'on vise... Il faut un certain bon sens, sortir des débats qui divisent. Et c'est aussi pour ça que je ne veux pas que les enfants de confession musulmane se sentent exclus ou mal à l'aise à l'école. Je ne veux pas que celles qui voudraient mettre telle tenue se sentent exclus ou mal à l'aise à l'école. Il faut une forme de bon sens derrière. Ce qu'on veut faire, l'objectif de la nation, c'est au fond qu'il n'y ait rien qui vous exclut, qui vous sépare. Et donc 1, on veut éviter les tenues qui vous renvoie à une religion, parce que ça vous exclut, ça vous sépare, et que ça ne vous met pas dans un cadre commun. Et c'est la laïcité. 2, on veut éviter des situations qui mettent de la stigmatisation sociale, donc moins on a de débats sur les marques, mieux c'est. 3, on veut éviter les tenues trop excentriques qui provoquent. D'où les expérimentations. Derrière, il faut sortir des débats microcosmiques. C'est construire du commun dans la même classe. C'est un sujet plus large, d'où mon évocation de l'uniforme à la fin de cette question sur l'abaya. Autre sujet sur lequel on va avancer, c'est la question du harcèlement. Un autre sujet évidemment très, très important. On l'a vu encore une fois dans les retours, que ce soit YouTube ou Instagram, ces derniers jours. Ça a été aussi beaucoup dans l'actualité pour des tristes événements. En mai dernier, Lindsay, une adolescente de 13 ans, s'est suicidée après avoir subi une vague de harcèlement au collège et sur les réseaux sociaux. Elle avait pourtant dénoncé ce harcèlement dont elle était victime dès la rentrée de septembre 2022. Et sa famille avait déposé deux plaintes au mois de février et avait aussi averti la direction de son collège. Et là, je parle ici du cas de Lindsay, mais vous l'avez suivi, je pourrais aussi parler des cas de Lucas ou encore de Thibault. Il y a un dispositif, le dispositif pHARe, qui a été lancé par le gouvernement contre le harcèlement scolaire. Ce dispositif, il était en place au sein du... Au sein de cette école, du collège de Lindsay. Qu'est-ce qu'il faut faire aujourd'hui pour être entendu ? Bon, d'abord, sur le cas de Lindsay, j'ai vraiment une pensée affectueuse pour toute sa famille, sa maman qui a vu mon épouse et qui va voir le ministre bientôt. Et ils ont vécu ce qu'il y a de pire, de perdre un enfant qui met fin à ses jours après une telle situation. Je ne veux pas rentrer dans le détail, parce qu'il y a des enquêtes en cours. Mais ce que vous dites est factuel. Il y avait eu des démarches, il y avait eu des réponses de l'école. Et des premières mesures qui se sont avérées insuffisantes. Et le dispositif s'arrêtait là. C'est un combat absolument essentiel si on veut que nos enfants d'abord soient bien à l'école, puissent bien apprendre. Et en effet... Le harcèlement peut être à la cause de beaucoup de choses ? Le pire : suicide. Le décrochage scolaire dans certains cas. Ou après le mal-être et les situations qu'on décrivait au début de nos discussions. Donc c'est une cause absolue. Donc qu'est-ce qu'on doit faire ? 1, le programme pHARe, il faut renforcer son effectivité. Il est là. On forme les enseignants, on les sensibilise. Mais il faut s'assurer de manière systématique que la réponse est proportionnée, suivie et qu'elle écoute. Le système n'est jamais parfait, et donc sans relâche, sans relâche. À cet égard, je pense qu'on est en train de le renforcer avec des référents. Je remercie là aussi les enseignants, les responsables de vie scolaire, les chefs d'établissement. Mais aussi on a mis en place des délégués. Donc les élèves eux-mêmes sont un peu responsabilisés. Plus généralement, c'est un peu une question d'état d'esprit. Dans les objectifs de l'école, il y a transmettre les savoirs, l'esprit critique, et il y a la confiance. On a besoin d'avoir une école plus bienveillante. Et ça c'est un point essentiel sur tous les sujets de société. À côté de ça, on a nos dispositifs, qu'on met en place dès cette rentrée, qui, je pense, dans quelques-uns des cas que vous avez évoqués, mais je ne veux pas faire cas par cas, peut changer beaucoup de choses, c'est d'éloigner l'élève qui harcèle. Quelle était la situation qu'on avait ? Souvent, il y avait des sanctions. Elles pouvaient être une exclusion quelques jours, des retenus. Mais c'est la personne victime... Exactement, c'était l'élève harcelé qui finissait par changer d'établissement. Maintenant, c'est inversé. On prend tout de suite la décision, et on éloigne, et on met un dispositif de suivi sur l'élève qui a harcelé. Je pense que c'est très important et c'est un changement complet d'approche. Et puis à côté de ça... Donc 1, on renforce le pHARe. Je pense que tous les enseignants ont conscience, mais on renforce la sensibilisation, on a mis des équipes dédiées. On met l'éloignement de l'élève qui harcèle. Et puis à côté, il faut renforcer le cyberharcèlement parce que dans tous les cas évoqués, ce n'est pas qu'un harcèlement à l'école, c'est que ça continue sur les boucles WhatsApp, sur Facebook, sur TikTok, sur Insta, etc. Plus TikTok. Facebook est moins utilisé par les jeunes. Non, non, je sais bien, pardon, mais je veux être œcuménique. parce que c'est absolument tous ces réseaux. Il y a TikTok, Insta, et il y a des boucles aussi. Mais il y a un enjeu de cyberharcèlement. Donc sur le cyberharcèlement aussi, on a eu un très gros boulot qui a été fait avec des associations, etc. On a le 3018 qui a été mis en place, et on est en train de passer une loi qui, cet automne, va être votée, qui va permettre maintenant, si je puis dire, d'éloigner en ligne les cyberharceleurs en les interdisant de réseaux pendant six mois, et s'ils reproduisent pendant douze mois. Et je pense que c'est aussi une mesure très importante. Ça n'a pas été fait jusqu'ici en France. Donc pour bien comprendre, c'est de faire en sorte qu'une personne auteur/autrice de cyberharcèlement... Qui est signalée... Puisse être... Elle n'est plus présente sur les réseaux ? Une loi va mettre une procédure en place, ce qui est permis grâce aux directives européennes, en particulier DSA mis en place et qu'on transcrit dans la loi française. Donc la loi va mettre en place une procédure qui va permettre, contre les auteurs de cyberharcèlement, de les éloigner, si je puis dire, des réseaux et de leur possibilité d'agir sur ces réseaux pendant les six mois qui suivent. -Et ça concerne les jeunes, les adultes, tout le monde ? Et pour bien comprendre la forme que ça prend. C'est une responsabilité des réseaux. L'idée du coup d'éloigner les personnes qui font des actes de cyberharcèlement, quelle que soit la forme, pour bien comprendre, qui va décider de cet éloignement ? Est-ce que c'est la justice ? Est-ce que c'est le réseau social ? Alors, je ne veux pas préempter ce que le législateur va faire. Mais ce qu'on propose en effet, c'est que, sur la base d'une procédure graduée, c'est que le juge puisse tout à fait le faire, mais que quand il y a des procédures de signalement et quand les autorités compétentes le signalent aux réseaux, ils puissent aussi le décider. Si je résume, pour ceux qui nous rejoignent, c'est une mesure qui n'existe pas, que vous allez porter, et on verra si elle est votée, mais votre objectif, c'est de faire en sorte que des personnes auteurs de harcèlement puissent être éloignées des réseaux en cas de condamnation par la justice. Éloignée, ça veut dire, pendant une période donnée... Six mois, et douze en cas de récidive. Ils ne peuvent pas recréer de compte ? Pour bien comprendre le contexte. Ça va être tout l'enjeu, mais on va mettre en place, c'est ce que prévoit cette directive, une responsabilité des réseaux sociaux, c'est-à-dire la personne identifiée, qui aura fait la procédure administrativo-judiciaire, je ne veux pas préempter la solution clé vers laquelle le législateur ira, eh bien, sera exclu pendant six mois. C'est la responsabilité du réseau de l'exclure pendant six mois. S'il recrée par d'autres voix un autre compte et qu'il reprend ses activités de harcèlement, à ce moment-là, la sanction et la pénalité ira aux réseaux. C'est la directive européenne qui nous le permet. C'est la responsabilité aussi des réseaux d'appliquer cette loi si elle est votée. Ils auront des pénalités s'ils ne le font pas. C'est une annonce importante. Mais donc, on renforce, parce que beaucoup de choses ont été faites ces dernières années. C'est un combat absolument majeur parce qu'il est terrible pour les enfants, les ados et les jeunes qui le vivent. Et donc, on ne lâchera rien. Et on note que Élisabeth Borne, la Première Ministre, a déclaré sur RTL qu'elle annoncerait un plan d'ici la fin du mois sur le harcèlement scolaire, donc on aura l'occasion d'en reparler dans nos actus du jour ou dans nos autres formats. On va passer rapidement à la question du pacte enseignant. C'est un sujet important que vous avez présenté avec votre ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal il y a plusieurs mois, mais qui a été précisé au fil des semaines. Je me permets de l'expliquer pour que tout le monde ait le contexte. Après, on va pouvoir rentrer dans le détail sur le dispositif tel qu'il est. Le pacte enseignant, il prévoit le fait que les enseignants puissent toucher un complément de salaire en échange de certaines missions qu'ils viendraient faire. Ça implique donc de signer ce pacte, de rentrer dans ce processus-là. Les missions dont on parle, qui sont possibles, c'est la question de remplacement de courte durée de leurs collègues absents, c'est la question du soutien scolaire, de l'aide aux devoirs, de l'aide à l'orientation aussi. Il y a un système de briques qui est mis en place. Et donc, les enseignants, s'ils le souhaitent, participent à ce pacte qui a été annoncé. Et en parallèle, pour bien compléter le tout, on en a là aussi beaucoup parlé dans l'actu, il y a une hausse de salaire qui a été annoncée. Cette hausse de salaire pour la rentrée 2023. elle est de 125 euros, entre 125 et 259 euros nets par mois par rapport à la rentrée 2022. Celle-ci est inconditionnelle. Elle ne dépend pas de ce que vous allez faire ou non à dans le cadre du pacte enseignant. Premier élément peut-être là-dessus, sur la question plus large de la rémunération des enseignants. On sait que c'est un enjeu pour recruter des enseignants. Selon un rapport de l'OCDE qui a effectué une comparaison entre pays, notamment européens, en parité de pouvoir d'achat, ce qui permet une comparaison plus juste, on va dire, entre les différents pays, le salaire statutaire des enseignants en France reste, et cette augmentation ne le comble pas, nettement inférieur à celui de beaucoup de nos voisins. On parlait de l'Allemagne comme modèle sur la question du rythme. Le salaire en Allemagne, par exemple, vous le savez très sûrement, c'est près de 92 000 dollars en parité de pouvoir d'achat. Autrement dit, un salaire beaucoup plus important par rapport à la France, puisqu'on est en moyenne à 43 000 dollars avec ce mode de calcul. Est-ce que cette augmentation est réellement suffisante pour faire en sorte d'attirer à nouveau sur ce métier et valoriser ce métier qui est évidemment important ? Alors, les enquêtes de l'OCDE, elles montrent très clairement qu'en début de carrière, on payait beaucoup moins nos enseignants. On commençait à rattraper en milieu de carrière. En fin de carrière, on est compétitif par rapport aux autres. Et on a un niveau de retraite qui est plutôt dans la moyenne haute de l'OCDE, parce qu'on a un système de retraite dans la fonction publique qui est meilleur. Donc, dans le cycle du temps, ce n'est pas aussi univoque. Mais là, c'est 15 ans d'ancienneté. C'est pour ça que ce qu'on avait besoin de corriger, c'était le début et le milieu de carrière. Ce qu'on a fait puisque, quand j'ai été élu la première fois, un enseignant titulaire, il était recruté à 1 600-1 700 euros nets par mois. Aucun aujourd'hui n'est recruté en dessous de 2 100 euros nets par mois. Donc, vous voyez que l'impact a été massif. Si je me permets, juste sur ce point des 2 100 euros, sur le site du ministère de l'Éducation nationale, il y a des personnes qui sont ce qu'on appelle stagiaires, donc ils débutent mais sont à temps plein. Ceux-ci sont en dessous, selon les chiffres du ministère de l'Éducation nationale. Je prends la peine de vous dire pour les professeurs titulaires. Mais une personne stagiaire n'est pas en début de carrière ? Une personne stagiaire est en début de carrière. Donc là, vous avez le traitement... Donc c'est bien ce que je dis. C'est la ligne 2 qu'il faut prendre. À partir de la ligne 2. Non, mais c'est la réalité. C'est pour ça que vous avez des stagiaires, qui sont encore en formation, Mais ils sont devant des élèves. C'est tout à fait vrai, mais ils sont payés 300 euros de plus que des gens qui étaient à la ligne 2, donc professeurs titulaires. 300 euros de plus qu'au début du quinquennat. Mais c'est des enseignants. Stagiaire ici, ça ne... Ce sont pas enseignants, mais ils ne sont pas reconnus comme professeurs titulaires. Donc ces stagiaires à mi-temps, je ne veux pas dire de bêtises, ils devaient être payés 1 500 euros par mois il y a quatre ans, donc ils ont eu une augmentation de 400 euros. Donc quand on dit tous les enseignants titulaires, dans les faits, ce n'est pas le cas. Il ne faut pas dire tous les enseignants, les stagiaires et les contractuels sont en dessous. Si on dit tous les enseignants titulaires, ça commence à la ligne 2. Mais les enseignants en général... Donc les enseignants... Les stagiaires, il y en a qui sont en dessous comme vous le dites, et les contractuels, il y en a qui sont en dessous. C'est important aussi à dire si on devait être exhaustif, mais les professeurs titulaires, dès la première année, ils sont bien au-dessus de 2 100. Les contractuels sont entre 1 700 et 2 000 euros bruts selon leur diplôme. Mais donc, tout le monde a été revalorisé de manière inédite. On n'avait pas fait un tel investissement depuis 90. Bon, donc, c'est toujours des chiffres. Je ne sais pas si ça parle aux gens. C'est important. Non mais le chiffre macro, ça fait 3,7 milliards d'euros l'année dernière et cette année, à chaque fois, 3,7 plus 3,7 de revalorisation. Dans un contexte d'inflation, au passage. Oui, c'est tout à fait vrai. Quand vous dites 125 à 250 euros nets, ça prend l'indice et la partie inflation. Néanmoins, il y a une augmentation qui correspond aux engagements qui ont été pris. Donc ça, c'est la partie inconditionnelle. La grille que vous aviez, qui était très bien fichue. On peut la remettre si vous voulez. C'est quelqu'un qui n'a pas signé le pacte, qui fait son service et il ne fait pas de missions en plus. Mais qui travaillent déjà... Qui est devant les élèves avec ses heures. Ça dépend après de ses diplômes, etc. Mais qui fait ses heures. Après, ça c'est un point clé, donc on a revalorisé et on est en train de rattraper les autres Européens pour le début et milieu de carrière. Et c'est une bataille clé parce qu'il faut re-rendre ce métier qui est absolument fondamental, dont on a besoin pour nos enfants, nos adolescents, attractifs. Deuxième chose, le pacte, vous l'avez dit. Moi, j'y crois beaucoup. On a besoin d'abord de reconnaître des tâches qui sont faites par les enseignants aujourd'hui pour lesquelles ils ne sont pas payés. L'aide aux devoirs, le remplacement des collègues qui ne sont pas là, etc. Vous avez énormément de profs, d'enseignants pardon, qui font ça, qui ne sont pas mieux payés que le copain qui fait juste son service. Le pacte, c'est la reconnaissance d'un engagement. Et ensuite on en a besoin pour faire fonctionner au plus près du terrain le système. J'insiste sur un point que vous avez évoqué, ce sont les remplacements. On a 15 millions d'heures d'enseignement qui sont perdues chaque année, parce que sur des absences très courtes, il n'y a pas de remplacement. Alors, une partie, c'est la faute de notre système. On met des formations aux enseignants dans du temps scolaire, donc on va faire le maximum pour les enlever. Mais après, il y a des écoles qui le font déjà. Moi j'ai été dans l'Hérault, il y a peu, dans un collège formidable. Ils le font en payant sur des heures sup les profs, et ils ont en quelque sorte... Vos heures d'enseignement, c'est les heures vertes. Les heures oranges : je n'enseigne pas mais je suis disponible pour remplacer. Les heures rouges : pas du tout disponible. Je dois corriger des copies ou autre. Et donc là, on sait chaque jour. Le matin on arrive. Le prof d'anglais n'est pas là. La classe va être prise par le prof de math. Mais très précisément, et au-delà du fait que le cours d'anglais peut être remplacé par le cours de maths, ce qui amène, selon les syndicats, à certains problèmes. Certains disent qu'on ne rattrape pas forcément un retard qu'on aurait pris. C'est du bon sens élémentaire. Le jour où le prof de maths... Si j'ai que mon prof d'anglais qui est absent toute l'année, que c'est remplacé par des maths. Ça, on le règle différemment. C'est une confusion qui est malhonnête. C'est une question qui revient beaucoup. Je me permets de la régler. Les remplacements longs, on ne les gère pas comme ça. Quand je dis tout le temps, je n'entends pas toute l'année. D'abord, il faut mesurer une chose. Durant mon premier quinquennat, je me suis battu pour qu'on améliore les remplacements partout dans l'école. Les seules absences qu'on mesurait, c'est celles de plus de 15 jours. En cas d'absence de plus de 15 jours, le rectorat envoie quelqu'un et vous avez dans tous les rectorats des professeurs qui sont parfois des stagiaires ou des professeurs en appoint et qui sont des collègues qui sont déployés, et qui sont aussi pour certains des enseignants très expérimentés, qui sont déployés dans les écoles ou les collèges et les lycées. Plus les collèges et les lycées, et qui viennent faire des remplacements. Donc, si vous avez pendant quatre mois votre prof de maths qui est absent, là, le rectorat doit dépêcher un remplaçant, et il y aura un enseignant en mathématiques qui viendra remplacer. Là, on parle pas des absences qui peuvent parfois être répétées, mais qui sont des absences très courtes. Et donc là, si le collègue d'anglais prend l'heure, quand le prof de math revient, il reprend une heure d'anglais. Très rapidement sur la question du pacte enseignant. Très rapidement donc, on le redit, en plus du travail de base, plus d'heures pour certaines missions mais qui sont rémunérées, ce qui vient compléter le salaire. L'enjeu ici, c'est la question de la charge de travail des enseignants et des professeurs. Selon la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance, qui date de 2022, les enseignants français au primaire et au collège-lycée sont parmi ceux qui travaillent le plus en Europe déjà aujourd'hui, sans parler donc des missions supplémentaires. On a mis un graphique. Compte étant tenu des missions. Non, c'est des chiffres de 2020-2021. Non mais ce que je veux dire, si c'est l'enquête de la DEPP... Oui, c'est ça, exactement. L'enquête de cette direction que vous avez citée, intègre ce que font... Mais c'est en fait... Les heures dues par le système et les heures que font beaucoup de collègues. Mais c'est inégalement réparti et elles ne sont pas aujourd'hui valorisées. Très rapidement, sur le pacte enseignant, dans les différentes briques. Je mettrai des liens en description pour tout le monde comprenne bien. On a des briques sur l'aide à l'orientation, sur l'aide aux devoirs, sur des dispositifs mis en place à partir de la rentrée, pour essayer de combler les inégalités. L'enjeu qui est soulevé par un certain nombre d'enseignants; c'est que, non seulement d'un point de vue de la rémunération, les enseignants doivent travailler encore plus pour gagner plus. Et d'un point de vue de la charge de travail totale sur ces nouvelles missions, elle soit en fait impossible à aller chercher, puisqu'ils sont déjà parmi les enseignants qui travaillent le plus. Alors, deux choses. La première, c'est la meilleure défense de la nécessité de revoir le temps scolaire dans l'année. Qu'on évoquait avant. Quand vous voyez ça, vous voyez bien qu'on ne peut pas être en même temps ceux qui avons le moins de semaines de temps scolaire dans l'année, ce qui est le cas, on est parmi les plus bas. Ça, c'est une étude de l'OCDE. La deuxième chose, c'est que cette heure moyenne annuelle qui est prise en compte, intègre beaucoup des missions, enfin les missions qui sont dans le pacte. Mon point, c'est de dire que devoirs faits, c'est un système qui existe aujourd'hui. Le remplacement, il existe en théorie, il est dans le code. Simplement, aujourd'hui, le système repose sur une partie des enseignants et ceux qui donnent plus que ce qu'ils doivent de manière légale ne sont pas reconnus comme il faut. Et donc c'est pour ça que j'insiste sur ce point, le pacte ne vient pas inventer des nouvelles missions. Ces missions existent. Pour certaines... Ceux qui signent le pacte ne travailleront pas plus. Mais en fait, mon point, c'est de dire, les enseignants qui signent le pacte je ne veux pas préempter, mais ce sont déjà des gens qui travaillent plus que ce qu'on croit qu'ils travaillent. Mais ces heures-là ne sont pas reconnues, et c'est ce que le système doit. Dans votre 720 heurs faits par la DEPP, il y a les heures de remplacement. Mais elles ne sont pas toujours effectives, et donc nous on les rend effectives. Donc dans ces 720 heures... On va passer à un autre sujet, mais pour résumer, ces heures-là sont intégrées dans le pacte enseignant. Mais bien sûr, parce qu'aujourd'hui, le remplacement doit être légalement fait. Comment vous expliquez qu'on ait un système qui ait 15 millions d'heures non remplacées ? 2, le système de forfait existe. Les systèmes d'accompagnement existent, mais ils reposent sur des enseignants qui aujourd'hui ne sont pas reconnus par le système et bien valorisés. Le pacte, il va permettre, vous l'avez dit, l'augmentation pour un prof, un enseignant qui ne prend pas le pack, c'est 125 à 250 euros nets de plus par mois de rentrée à rentrée. Ce chiffre, il va être porté à 500 euros, voire 700 euros dans le lycée professionnel de plus par mois. C'est très clair. Et on verra l'application dans les prochaines semaines. Je peux vous dire que ça change la vie. Si vous voulez bien, on va passer à un autre sujet. Ça fait déjà longtemps qu'on parle et je me doute qu'il y a beaucoup d'étudiants qui attendent qu'on parle, et de non-étudiants... Est-ce que j'ai le droit de dire à la cavalcade tout ce qu'on va faire à l'école en rentrée, hyper vite ? Tant qu'on a le temps d'évoquer la suite, ça ne me gêne pas. Mais en cette rentrée, on va commencer à accueillir dans les quartiers en difficulté dès deux ans à la maternelle. On continue de dédoubler les grandes sections de maternelle. Un truc dont je suis le plus fier, c'est le dédoublement, dans les zones REP et REP+, du CP-CE1. On va, entre cette rentrée et la suivante, généraliser pour la grande section de maternelle, hyper important. On met en place plus d'enseignements fondamentaux au primaire, la demi-heure de sport partout au primaire et l'évaluation CP-CE1-CM1, mais aussi au collège, 6ème-4ème. C'est sur la base de ces évaluations qu'on va pouvoir mieux identifier les élèves pré-décrocheurs ou décrocheurs et les difficultés et les accompagner. On va permettre, pour tous ceux qui ont des difficultés, d'avoir des pré-rentrées et de mieux les accompagner. Plus des heures de soutien. On met en place l'éducation artistique et culturelle au primaire. À la 6ème, on va permettre de mettre en place une heure de soutien en maths ou en français pour ceux qui en ont besoin. - On en a parlé. - C'est hyper important. On développera les éco-délégués, ce qui est un formidable succès ces dernières années, pour que l'écologie soit pleinement intégrée dans la formation et que nos collégiens et lycéens soient des acteurs de l'écologie. Et je veux, en particulier sur notre objectif forêt, c'est un point hyper important, je veux qu'on ait, dès la 6ème de cette année, qu'on commence à avoir des élèves qui plantent des arbres, et qu'on ait cette génération où chaque collégien aura planté son arbre. On n'arrivera pas à le faire pour l'intégralité des 6ème, mais si on a chaque génération qui plante son arbre, ils vont nous aider à aller à notre milliard de reboisement. C'est hyper important pour la Sainte-Catherine. Ensuite, je continue... Ce n'est pas ça qui inversera la courbe des émissions de gaz à effet de serre. Pas plus que ce que vous m'avez dit sur prendre moins l'avion. Les avions un peu plus qu'un arbre. Non, c'est tous ces gestes, ce que je vous ai dit sur l'avion. Plus j'évite un vol inutile, plus en effet je reboise. Comme vous l'avez dit, il y a des choses qui ont plus d'impact que d'autres. C'est pas juste de dire que ce qui est dans le débat public a plus d'impact. Non, ce n'est pas ce que je dis. Moi aussi, j'ai ma part du colibri. J'ai le droit, et elle a autant de gueule que celle des copains. Celle-là, c'est les scientifiques en l'occurrence. Mais moi aussi, c'est les scientifiques : il faut reboiser. Oui, ça, on est d'accord. Ensuite le collège, on continue, on va mettre en place dès la 5ème, la journée avenir, une demi-journée tous les 15 jours où on présente les métiers aux jeunes. Ensuite, on mettra en place, on reprend une heure de maths... On en a parlé dans les actus du jour. Dans le lycée. Et on fait la réforme du bac qui fait que les spécialités ne seront pas en mars mais en juin. Je pense que les lycéens sont au courant. On fait la révision et Parcoursup. On n'aura pas le temps d'en parler. Et on fait une vraie révolution sur le lycée pro qui est une cause nationale. Un tiers des lycéens. Et on fait un changement profond grâce aux profs, grâce aux chefs d'établissement et grâce aux élèves, On passe à la question des étudiants. Il y a énormément de sujets, c'est normal, c'est une interview de rentrée. Merci à tous ceux qui nous rejoignent, si vous suivez cette interview en direct. On passe à la question des étudiants. On va aller plus largement sur la question de la jeunesse, mais sur la question des étudiants : pour permettre à chacun d'avoir des études dans des bonnes conditions et d'accueillir tous les étudiants qui le souhaitent, il y a évidemment une question de moyens, une question de budget. Quand on se rend sur le site du ministère de L'enseignement supérieur, on apprend, c'est le ministère qui l'indique, que le budget par étudiant est en baisse ces dernières années. Alors, ça ne remonte pas qu'à votre quinquennat, c'est depuis 2014. On est en moyenne sur une baisse de 1,4 % du budget par étudiant. Même la ministre de l'Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, a expliqué aux présidents d'université qu'il n'y aurait pas de miracle, en cette rentrée. Les présidents d'université étaient inquiets de voir d'un côté, certes, une ambition sur l'enseignement supérieur, mais de l'autre côté, un besoin, un enjeu, une demande de réduction des coûts à l'université, dans le contexte actuel. La crainte qui est très présente, ma question est un peu longue, mais j'arrive au bout. Est-ce que le risque, là, ce n'est pas une sélection à l'université qui ne dit pas son nom mais qui finit par s'appliquer avec des universités qui n'ont plus les moyens d'accueillir des nouveaux élèves ? Non, je ne crois pas du tout, mais je vais vous expliquer. D'abord, je veux redire dans quel pays nous vivons. L'université est gratuite en France. Regardez à travers le monde, là aussi, qui est comparable. Durant mon premier quinquennat, nous avons pris en charge la Sécurité sociale étudiante. C'est plusieurs centaines d'euros par an pour un étudiant. Parfois, ça dépassait le millier. Et donc nous sommes dans un pays, et un tiers de nos étudiants sont boursiers. Alors après, il y a une échelle selon les revenus des parents, mais un tiers sont boursiers. Donc nous avons l'un des systèmes qui socialisent le plus le coût des études supérieures. Ça, c'est une réalité. Et quand on parle de nos études supérieures, il ne faut jamais perdre ça de vue parce que c'est une force de la France. mais on a un modèle extraordinairement généreux. Mais un jeune sur quatre vit sous le seuil de pauvreté malgré cette situation. C'est tout à fait vrai. Mais ça montre... Pourquoi ? Parce qu'on doit avoir aussi un système plus clair. On a plus de 80 % d'une génération qui arrive au bac. Quel est le but des études supérieures ? De pouvoir avoir un métier, un avenir qu'on choisit. Or, aujourd'hui, quand je regarde les chiffres, 50 % des jeunes qui s'inscrivent en licence ne vont pas se présenter à l'examen, ou l'avoir. Donc on a un énorme problème d'orientation et on a une forme de gâchis collectif. Ou de moyens mis à l'université. Non, ce n'est pas des moyens. Avec les moyens qu'on met, on doit faire beaucoup mieux. D'abord, on doit avoir de la transparence pour les élèves et les familles sur ce qu'il y a au bout d'une formation, et pour nous, pour la collectivité, et pour les universités. Les universités sont autonomes. Mais quand vous avez des formations qui, depuis des années, ne diplôment quasiment pas... Vous pensez auxquelles ? Non, je ne stigmatise personne, je veux pour la transparence. Je veux qu'on mette en place, on a commencé, la transparence, exactement comme on fait pour le lycée pro. Vous avez deux critères. Est-ce que les élèves ont un diplôme ? Enfin les étudiants. Et est-ce qu'après le diplôme, ils ont des emplois ? Quand vous avez des formations où vous avez une minorité de jeunes qui vont à l'examen, qui ont un diplôme et quasiment aucun qui ont un emploi, pardon. Il y a un enjeu d'orientation. Mais il y a un enjeu. Attendez, c'est hyper important. C'est la révolution que j'ai demandée pour la rentrée prochaine et les universités doivent faire beaucoup mieux. Elles doivent avoir le courage de dire on ne laisse pas ouvertes des formations parce qu'on a des profs sur ces formations. C'est un peu ce qu'on fait parfois. Et on doit dire en face est-ce que cette formation, d'abord, elle me permet de former des jeunes et elle me permet d'avoir un emploi ? À l'inverse, j'ai des formations aujourd'hui, qui se passent dans de mauvaises conditions parce que beaucoup trop de jeunes s'inscrivent. Or, elles permettent d'avoir des diplômes et des emplois. Dans la question des moyens à l'université. Donc, les moyens, honnêtement, on va... On n'est pas un pays qui sous-investit sur son enseignement supérieur. On est parmi les plus. Mais il y a un coût par étudiant en baisse. Sur la précarité... Non, attendez, c'est hyper important ce qu'on se dit. Le système ne pourra pas être plus efficace s'il n'y a pas d'abord un système qui fait davantage contribuer ceux qui ont plus de moyens. On est le seul. Plusieurs universités sont rentrées là-dedans, y compris vis à vis des étudiants étrangers. Aujourd'hui, vous êtes fils de milliardaires américains, africains, ou asiatiques, vous arrivez dans une université française, tout vous est payé. Il n'y a pas un pays au monde qui fait ça. Donc on doit aussi réfléchir à comment on met à contribution les gens qui ont le plus de moyens, si on veut bien faire. Ensuite, on doit avoir le courage de revoir nos formations et de se demander si elles sont diplômantes, qualifiantes. Et il faut ensuite que les universités développent des formations plus courtes et plus qualifiantes. Et de le faire au plus près du terrain. Transition avec votre question sur la précarité étudiante, parce que qu'elle est une des sources de la précarité ? C'est le coût de la vie. Justement, une question... Et donc, on doit, en lien avec les universités, les écoles d'ingénieurs, les écoles de commerce, développer beaucoup plus de formations courtes, c'est à dire entre un et trois ans, diplômantes et qualifiantes, dans des villes périphériques, dans des villes moyennes. Mais sur le coût de la vie, il y a des choses qui sont indépendantes quasiment du lieu où vous vivez. Un exemple important, c'est la question de la hausse des prix, de l'inflation. Alors c'est plus cher à Paris d'aller au supermarché que dans une ville moins peuplée. Mais tout de même, globalement, les prix augmentent partout, on le sait. C'est pour ça qu'on a revalorisé les bourses. Justement, c'est une question très rapidement, avant de passer à autre chose, c'est la question de la bourse. C'est évidemment un dispositif majeur pour aider les étudiants. Elle a augmenté de 37 euros en cette année pour tous les échelons, donc pour les personnes les plus... Après les concertations qu'a faites la ministre. Qui a été pris par le gouvernement. Et donc sur ce sujet précisément, pour les plus modestes, le dernier échelon, ça correspond à une augmentation à hauteur de l'inflation, donc aux alentours de 5,8 %. Merci beaucoup. L'enjeu, soulevé notamment par les syndicats étudiants, c'est que certes l'inflation est à 5 %, mais l'augmentation des prix des éléments achetés par des étudiants, notamment l'alimentation, n'a pas augmenté de 5 % mais a augmenté de 15 %. Autrement dit, le retour d'un certain nombre d'étudiants, c'est que certes il y a une augmentation, mais qui ne fait pas face à l'augmentation des prix pour un étudiant. Alors d'abord, c'est un sujet qui est très important. Je le redis, on est dans un pays où on accompagne beaucoup, et je m'en félicite, c'est une force. Nos étudiants, on va de toute façon évaluer et continuer de suivre. Et donc on va regarder dans les prochaines semaines. On essaie plutôt de se battre pour baisser les prix alimentaires. Donc on pourrait augmenter les bourses. On ne laissera pas des jeunes... Je ne suis pas pour qu'on l'augmente pour toutes les catégories, ce qu'on a fait une première fois, mais pour les catégories les plus modestes, où les jeunes sont les plus en difficulté. Qu'on ait un geste supplémentaire, s'il y a une confirmation dans les prochaines semaines sur la question, la rentrée n'est pas encore faite, s'il y a une confirmation sur les prix de l'alimentation, je pense qu'il faudra le regarder. Après la bataille qu'on mène, c'est plutôt de faire baisser les prix. Qu'est-ce qu'on regarde ? Nos agriculteurs, ils ne font pas des surprofits. Il faut les protéger parce qu'ils vivent déjà de grandes difficultés. Mais on a quelques groupes de l'agroalimentaire qui font des surprofits, qui ont passé des hausses de prix massives. Et c'est plutôt d'ailleurs les industriels qui sont sur les biens qu'achètent beaucoup, les étudiants, les gens les plus modestes, etc. Donc là, on est dans un rapport de force où on est en train de les contraindre et de les menacer, pour que les prix baissent. Donc, je préférerais, de manière générale, qu'on arrive à faire baisser les prix et qu'on n'ait pas besoin d'augmenter les bourses pour les étudiants, en tout cas les plus modestes, sinon, on le fera. Donc, si la hausse des prix se poursuit, il y aura une augmentation des bourses pour les échelons les plus importants. Dans les autres éléments qui concernent la précarité des jeunes, c'est un sujet très vaste, Ça peut être frustrant de ne pas pouvoir aborder toutes les problématiques de notre génération. Mais il y a notamment la question des soins de santé. En 2023, près de 4 millions de Françaises sont victimes de précarité menstruelle. Donc, lorsqu'une femme ne peut pas se fournir en protections hygiéniques par manque tout simplement de moyens. Ce chiffre-là, il est important, c'est quasiment deux fois plus qu'en 2021. Donc on voit que c'est un problème qui prend de l'ampleur. En mars, il me semble que votre gouvernement avait annoncé le remboursement des protections périodiques réutilisables pour les moins de 25 ans. Ma question est très simple. Est-ce que c'est toujours d'actualité ? Et si oui, quelle forme ça va prendre pour ces étudiantes ? J'ai juste un micro point, je recherchais les chiffres, il ne faut pas oublier les APL aussi, qui ont été revalorisées à 3,5 %. Il y avait une baisse en début de quinquennat. 5 euros qui avaient été pris, on a fait plus que les rattraper. Et là, la revalorisation. Donc... Je veux bien le prendre comme un sparadrap, mais quand même. La baisse vaut nettement moins que la suppression de la sécurité sociale étudiante. Mais là, je le rappelais, ça vient en plus du reste. Oui, l'engagement sera tenu sur les protections hygiéniques réutilisables pour les moins de 25, 25 ans compris. Elles seront remboursées en 2024 en pharmacie, et en 2025 sur une plateforme en ligne dédiée. Qui permettra d'acheter ces protections ? Exactement. Et l'engagement qui a été pris, vous parlez de santé et de prévention. C'est un engagement très important sur le plan social. Puisque vous parlez de prévention, je rappelle aussi l'engagement que j'ai pris sur les préservatifs. Avec la gratuité des préservatifs. Jusqu'à 25 ans, qui est hyper important et sur lequel il faut continuer d'expliquer. C'est un élément de prévention hyper important, donc n'oubliez pas que c'est gratuit. Autre sujet que je vous propose d'aborder. On approche de la fin, mais rapidement. On a parlé de sujets généraux en début d'entretien, de la question de l'environnement, de la question de la santé mentale, de la question de l'éducation. Plein d'autres sujets qu'on pourrait évoquer. Mais on a essayé de se pencher sur certains de ces éléments-là. On a parlé des étudiants. Il faut évidemment avoir en tête que tout le monde n'est pas étudiant, ou évidemment à l'école. Et c'est justement un chiffre qui est assez important. On estime, selon les chiffres d'Eurostat, que c'est un jeune sur huit qui est ni étudiant, ni en formation, ni en emploi. Un jeune sur huit, c'est 12,8 % des jeunes de 15 à 29 ans, et c'est un nombre qui ne baisse pas ces dernières années. Ah si, on est en train de le baisser. Alors, selon les derniers chiffres de 2021, c'est stable a minima jusque 2021 et on verra sur les chiffres suivants. On est en train de baisser le chiffre de ce qu'on appelle les NEET, qui sont ni en emploi ni en formation, même avant 21. Je ne sais pas quelles étaient vos sources. Là, c'est Eurostat. Avec l'apprentissage, je... On mettra, dans tous les cas, les éléments. On passera les chiffres là-dessus. Ce qui est un des points clés. Qu'est-ce qu'on doit faire ? 1, d'abord, la conséquence de... En effet ce sacrifice, en quelque sorte, de la société. On avait trop de jeunes qui n'étaient ni en emploi ni en formation. C'est le décrochage. Donc là, c'est la bataille qu'on mène sur les savoirs fondamentaux, pour l'évaluation, pour lutter contre le décrochage avant et au collège. Et c'est tout le boulot qu'on fait sur le lycée pro, d'où venaient beaucoup de ces NEET, où on met en place un plan zéro décrocheurs. Qui ont arrêté leurs études au lycée. Et souvent ils les arrêtent parce qu'il y a un dégoût de l'école, parce qu'on n'a pas bien acquis les savoirs fondamentaux et qu'on est envoyé en 6ème alors qu'on ne sait pas bien lire, écrire et compter. Donc on est noyé, et puis on conçoit un dégoût complet de l'école. Donc ça, c'est tout ce que j'ai dit avant sur l'école qui va permettre de le réduire, et la réforme du lycée pro. 2, c'est ensuite c'aller vers ce que j'ai commencé à dire sur l'université. Pourquoi on a beaucoup de jeunes sans formation ou sans emploi ? Parce qu'on a beaucoup de jeunes qui vont dès après bac vers un système universitaire qui n'est pas adapté pour eux. Quand je vous dis, et ce sont nos chiffres officiels, qu'on a 50 % des jeunes qui vont se présenter à l'examen en L1, où sont les 50 % autres ? Alors certains se réorientent. Certains vont finir par y aller l'année d'après, etc. Mais vous en perdez plein qui ont des problèmes d'orientation. - Donc on doit améliorer l'orientation... - Dès la 5ème. Mais même avec Parcoursup, c'est le même boulot. Et avoir un système beaucoup plus transparent, qui accompagne mieux humainement, c'est la réforme de Parcoursup, et qui est plus transparent pour arrêter avec les formations qui ne mènent nulle part. 3, c'est l'apprentissage. Et ça, c'est la révolution qu'on a mise en place. Pour ça qu'on a commencé à faire baisser les chiffres. Il y a cinq ans, on avait entre 230 et 250 000 apprentis par an. Au moment où je vous parle, on est autour de 900 000 apprentis, et on touchera le million d'apprentis par an et de manière durable. Ça, c'est une révolution, parce qu'on a des diplômés dans ces 900 000 aujourd'hui. Il y en a qui étaient dans le système éducatif avant, mais il y en a d'autres qui étaient laissés pour compte. Et ils s'insèrent beaucoup mieux. C'est ce qui permet d'améliorer progressivement le taux d'activité et le taux d'emploi des moins de 25 ans. Et puis après, on a mis en place des dispositifs d'aide, comme la garantie. C'est tout le mécanisme qu'on a mis en place pendant le Covid, un jeune une solution. Le contrat d'engagement jeune. Mais la plateforme un jeune une solution, c'est celle qui vous permet, quand vous êtes dans cette situation, de soumettre votre cas et vous avez une réponse dédiée, qui peut être une formation courte, un contrat d'engagement jeune, un emploi, etc. Mais là-dessus, plus largement, c'est une question aussi qui revient beaucoup. Alors il y a des débats depuis longtemps sur ce sujet-là. Les chercheurs aussi qui se penchent sur le sujet. C'est la question de la situation des jeunes en France en termes d'accès, y compris sur les aides qui peuvent être proposées. Vous serez d'accord avec moi, à 18 ans, on peut voter, on peut s'engager en politique. on commence souvent à travailler pour financer ses études à côté. Bref, on est présent dans la vie active, on est responsable pénalement. Une demande qui est présente depuis longtemps, c'est une demande de la part des syndicats, c'est la question des aides proposées, notamment pour des jeunes qui seraient sortis du circuit, qui seraient en difficulté, et qui ne se retrouvent pas systématiquement avec les mêmes aides que les adultes qui auraient plus de 25 ans par exemple. Et donc une des questions qui fait beaucoup débat, c'est la question du RSA, la question d'élargir avec le même fonctionnement et le même principe le RSA pour les plus de 25 ans que pour les moins de 25 ans. Ce sujet revient souvent sur la table à chaque élection présidentielle. Aujourd'hui, quelle est votre position et qu'est-ce qui fait que vous ne souhaitez pas qu'un jeune qui présente des difficultés pour toutes les raisons qu'on a pu voir, quelles qu'elles soient, ne puisse pas bénéficier de cette aide-là ou pas de la même façon ? D'abord, on est en train de faire une réforme du RSA dans le cadre de France Travail. Le nouveau nom de Pôle Emploi. Et nous venons le Pôle emploi, qu'on rapproche avec les missions locales et tous les acteurs pour que ça se simplifie. C'est qu'on doit mieux accompagner celles et ceux qui sont loin de l'emploi, qui sont un RSA, mieux les former, répondre aussi aux difficultés qu'ils ont, pas que de qualifications, mais des problèmes de logement, de transport, de garde d'enfants, et aussi parfois recréer les incitations qui font que l'emploi est plus intéressant que d'être aidé. Aujourd'hui, pourquoi on a un système qui commence, et depuis toujours dans notre droit, à 25 ans ? Parce que jusqu'à 25 ans, on prévoit une solidarité familiale. Et donc ce qui est vrai, c'est qu'on est dans un système où, et ça correspond aussi à la manière dont les bourses sont pensées, etc, on regarde la capacité contributive de la famille. Donc il y a une dépendance de la famille. Oui, mais on responsabilise les familles. Et objectivement, dans un pays comme le nôtre, où on a déjà socialisé beaucoup de choses, c'est la communauté nationale qui paye pour beaucoup. Elle paye votre école, votre collège, votre lycée, votre université. Elle paye une bonne partie de votre santé, une bonne partie des sujets du grand âge, et on est en train de continuer à réformer. Est-ce que la priorité, c'est de continuer à étendre le domaine qui est à la fin payé par quelqu'un qui est le contribuable ? Moi je pense que notre système, il n'est plus adapté. Qu'est-ce qu'on fait ? On a un système qui dépend de votre cas. Et donc quand vous êtes un jeune, dans le cas que vous évoquez, si vous pouvez aller vers l'apprentissage, on vous envoie vers l'apprentissage, et vous êtes payé par l'employeur avec une aide de l'État. Et si vous êtes sorti du circuit ? D'abord, il n'y a aucune fatalité. À 18 ans, pardon, mais il faut que le système vous responsabilise. Et donc il n'y a aucune fatalité pour dire 1, on vous amène, je l'espère, vers l'emploi plein et entier ou vers les études pleines et entières. Ça, le système le prévoit, et vous accompagne et les paye. 3, c'est l'apprentissage qui est une formidable voie de passage pour aller vers la professionnalisation, où on a simplifié, où on aide. Vous êtes payé par l'employeur avec une aide importante de l'État. 4, si vous décrochez beaucoup plus, ce qui est le cas que vous avez en tête, on a mis en place des systèmes ad hoc, et le contrat d'engagement jeune, je le crois préférable au RSA, parce qu'il permet de vous accompagner, de vous former. Ça peut se compléter. Non, mais il est plus exigeant en termes d'heures et d'accompagnement. Et honnêtement, qu'est-ce qu'on fait sur le RSA ? On est en train de renforcer les exigences et les mécanismes de responsabilité, parce que le système tel qu'il avait été pensé en 1988, il avait complètement perdu la voie qui était la partie insertion. Au fond, c'est un contrat. On vous donne un revenu de solidarité, mais vous devez vous former, rester dans la société, tout faire pour revenir à un moment vers l'emploi. On avait laissé tomber par manque d'investissement. On ne mettait pas assez de travailleurs sociaux. Et puis par désengagement. Honnêtement, c'est quand même souvent des situations dramatiques. Pour les plus de 25 ans, on essaye de faire cette révolution, c'est à dire de changer complètement le RSA avec France Travail pour aller responsabiliser, réinvestir, remettre de l'aide hors qualification. Mais est-ce que c'est une question de responsabilités ou de détresse ? Pour beaucoup de jeunes, on parlait de santé mentale, les questions économiques sont liées. On est en train de ramener le RSA à quelque chose qui ressemble au contrat d'engagement jeune, en termes d'exigence. On a bâti. Donc c'est le modèle des jeunes qui est appliqué, plutôt que l'inverse. Je trouve qu'il est mieux, parce qu'il est beaucoup plus, entre guillemets, contraignant et responsabilisant. La garantie qui existait était un mécanisme assez lourd. La garantie, c'était de l'argent qu'on versait aux 18-25 ans, en situation de très grand décrochage, mais avec un engagement assez fort. Et vous estimez que quand on est au RSA, on n'a pas la volonté spontanément, naturellement, de vouloir un travail ou s'en sortir ? Non, je dis il y a une palette. Il ne faut jamais faire de raccourcis. Dans nos compatriotes qui sont au RSA, on a des gens qui sont. chômeurs de longue durée qui sont tombés au RSA, et qui, si on leur donne un coup de pouce, la formation qui va bien retrouvent un emploi. On baisse le RSA dans plein de départements. 2, vous avez des gens sortis depuis longtemps, il faut les requalifier et ils ont besoin parfois d'une formation de 6-12- 24 mois. Il faut la payer et c'est ce qu'on fait avec France Travail. 3, on a certains de nos compatriotes qui ont besoin de formation, mais qui se sont désocialisés, et qui ont du mal à se lever, ont du mal à se remettre dans des conditions de vie. Il faut les accompagner. Et ce n'est pas que des formations. Ils ont besoin qu'on leur tende la main. Et ça, ce sont des travailleurs sociaux. C'est l'investissement qu'on fait. Il y a des associations qui font un formidable travail. Luttent contre la pauvreté. Mais les missions locales, donc c'est ce qu'on intègre dedans. Et puis 4, on a des gens qui sont bloqués, qui sont sans solution. Je vais vous prendre un exemple très concret : une maman solo qui est au RSA, si vous lui proposez un emploi mais qu'elle n'a pas de solution de garde, elle ne peut pas prendre l'emploi. Et donc, c'est tout le non monétaire et le non formation, mais qui sont trouver des solutions de garde d'enfants, de déplacement, de logement. - Je me permets de revenir. - Et dernier cas. Vous avez des gens au RSA qui ne veulent pas bosser, ça existe aussi. Vous considérez qu'ils sont si nombreux que ça ? Je suis incapable, et je crois que personne n'est capable de les chiffrer. Mais vous avez toute cette réalité, et on a tendance à caricaturer. Les uns disent il y en a zéro, les autres disent ils sont tous comme ça. Moi je vous dis, c'est la réalité à peu près. Je crois avoir couvert toutes les situations des personnes au RSA. La question est de savoir la répartition de chacun. Non, la question, et c'est ce qu'on veut faire avec France Travail, c'est ce que je veux faire pour les 18-25 ans qui sont dans cette situation-là, c'est responsabiliser, aider. Et donc, dans tous les cas que j'ai évoqués, c'est des gens qui ont besoin d'une aide adaptée, qui va être parfois un peu plus de formation, parfois d'être aidé sur les enfants. Donc il faut que l'aide soit quasiment cousue-main, parce que le système est trop large, il faut du sur mesure. Et à côté de ça, d'autres ont besoin d'être plus responsabilisés. Très rapidement, il y a énormément de messages. Aucune démago, mais il faut essayer de se dire les choses. Il y a beaucoup de messages sur YouTube et sur TikTok, on est en direct, sur la question de Parcoursup. Vaste sujet, on a parlé de la question de la pédagogie et de la transparence sur ces éléments-là. Mais un élément peut-être plus brûlant, on va dire, dans l'actualité, c'est la question des candidats qui sont en attente d'affectation. Alors, début juillet, on n'a pas les chiffres plus récents, si vous les avez très bien, ils étaient encore 77 000 en attente d'affectation. - Ça a baissé. - J'imagine bien. Pour autant, il y en a, et on a des tweets qui permettent de le montrer, de certains qui réagissent. "J-4, toujours aucune admission sur Parcoursup." Ça date il y a trois ou quatre jours. "18 vœux refusés, 4 vœux en attente à quatre jours de la rentrée." Je vais vous donner des chiffres. À 10 jours de la fin de la phase d'admission, donc d'abord on s'améliore chaque année, il reste 2 309 candidats sans proposition. Et qu'est-ce qu'on fait pour eux ? 500 de moins que l'année dernière. Ils sont pris en charge par des commissions d'accompagnement de rectorat. Donc en fait, on les fait à la main. Donc dedans, parce que vous savez que Parcoursup, on a ceux qui sortent de Terminale et ceux qui se réorientent, dedans, on a 1 769 bachelières et bacheliers, et 303 étudiants en réorientation. - Sans affectation. - Exactement. Donc là, qu'est-ce qu'on fait ? C'est les commissions dans chaque rectorat, qui vont les appeler pour leur trouver une solution. Donc c'est au cas par cas pour les milliers d'étudiants. Vous serez tous appelés par les commissions d'accompagnement. On ne laissera personne tomber. On essaiera de contacter les trois personnes. Non, mais dites-moi, ça m'intéresse d'avoir le retour qualité. Alors après, quand je regarde, qu'est-ce qu'on veut faire ? Évidemment, on veut mener ça à zéro, mais on a une procédure qui déjà est beaucoup plus rapide qu'avant. En 2018, elle durait 108 jours. Maintenant, on est à 37 jours, donc on a des vrais améliorations. Après, c'est toujours un stress énorme pour les 2 000 que j'évoque. Et l'enjeu est le même évidemment pour mon master. Pour ceux qui ne sont pas encore là, c'est le même fonctionnement très général, pour la question des masters, c'est écrit dans le dans le nom. De la même façon, en juillet dernier, 15 % des candidats étaient encore sans affectation. Est-ce qu'on a les chiffres ? Non, je n'ai pas là, vous me faites une colle. Si vous voulez, je vais demander aux équipes. L'enjeu est forcément le même auprès de ces jeunes, et ça me semble important d'en parler. Non mais en tout cas, tout le monde sera accompagné, il y aura une solution pour tout le monde. Et là-dessus, on y tient. Et avec la philosophie que j'évoquais tout à l'heure. On suivra évidemment tout ça dans les prochains jours. Dernier élément qu'on peut évoquer, la question de l'alimentation. J'aurais deux questions pour terminer cette interview. Ça fait déjà quasiment 2 heures qu'on parle. Le premier sujet, sur l'alimentation, c'est la question des étudiants. Très rapidement sur ce point-là, vous aviez annoncé lors de la période du Covid, 2021, les repas à 1 euro dans les CROUS. L'enjeu était assez simple : faire en sorte que les élèves boursiers et ceux qui en font la demande, s'ils sont en difficulté financière, puissent avoir des repas à 1 euro au sein de ces restaurants universitaires. Deux enjeux très rapidement là-dessus. Déjà, la question de sa prolongation, est-ce que ça va être prolongé ? Et une question de mise en place. On a eu beaucoup de retours de personnes qui étaient encore en attente, qui n'étaient pas boursiers, mais avaient fait la demande, peut-être faute de personnel ou simplement de retours pour bénéficier de ces aides-là ? Est-ce qu'ils vont être prolongés, ces repas à 1 euro pour les boursiers et les personnes dans le besoin ? Et comment est-ce que ça va évoluer ? D'abord, l'alimentation des jeunes, c'est un point sur lequel on a essayé de faire d'énormes efforts. Le petit déjeuner à l'école, c'est un point fondamental. La cantine à 1 euro. Pour ceux qui ont des cantines. Oui, mais pour les écoles, les collèges et lycées, c'est un point fondamental. On a 4 000 communes qui sont engagées dans ce programme, et je remercie les maires, mais c'est l'État qui les aide. C'est une révolution pour qu'on ait des enfants qui mangent bien. Et on a pris ce dispositif d'exception pendant le Covid. Là, on l'a reciblé sur les boursiers. Donc, tous les élèves boursiers continueront à avoir le repas à 1 euro. Très clair. Une dernière question que je voulais poser, qui est dans l'actualité tristement, si je peux me permettre le terme, c'est la question des Restos du cœur. C'est une question plus large, mais il y a énormément de jeunes qui font la queue pour avoir de l'alimentation gratuitement devant les Restos du cœur. Au total, 150 000 personnes pourraient être affectées par les enjeux et les difficultés financières qu'ont l'organisation et l'association Les Restos du cœur aujourd'hui. Alors Aurore Bergé, la ministre des Solidarités, a déjà annoncé sur TF1, au 20 h, une aide supplémentaire de 15 millions d'euros. Mais selon le président des Restos du Cœur, 10 millions étaient déjà prévus. Donc ce sont 5 millions supplémentaires qui ont été ajoutés. Les Restos du Cœur estiment avoir besoin d'au moins 35 millions d'euros. Qu'est-ce que vous dites déjà aux Restos du Cœur ? Non, d'abord, les Restos du Cœur sont une association qui, depuis des décennies, fait un travail absolument colossal, et qui pour... beaucoup de gens, trop, est un soutien indispensable. Donc, dans le contexte, il y a cette tension, elle est claire, fondamentale. Donc on va être là. Donc, la ministre a annoncé une augmentation de subvention qui était prévue et non confirmée. Donc, elle a à la fois confirmé et augmenté. Et notre objectif, c'est de rassembler autour de nous aussi de la solidarité privée, parce que je pense que c'est la responsabilité de tous et toutes. J'ai vu que des premiers groupes avaient annoncé qu'ils venaient aux côtés du gouvernement pour donner, et d'obtenir les 35 millions. Donc c'est simple : engagement de l'État avec l'argent du contribuable et dons privés pour qu'on puisse obtenir ces 35 millions. Et je remercie tous les groupes privés qui accompagnent le gouvernement dans cet effort supplémentaire. On suivra tout ça dans les prochains jours. Ça va faire quasiment 2 heures qu'on discute, qu'on a des échanges sur tous ces sujets-là. - Merci beaucoup. - Merci à vous. D'avoir pris le temps d'échanger sur tous ces sujets. Je me permets de le dire dès maintenant, à tous ceux dans les commentaires, que ce soit en live ou en rediffusion, c'est un exercice qui n'est pas évident parce qu'on a un temps limité, alors long là mais limité, énormément de sujets qu'on aimerait couvrir. On aurait pu développer sur la question de Parcoursup, sur tout un tas de sujets, y compris des sujets qui concernent les jeunes, mais pas directement, la question des retraites. On aurait pu revenir dessus. La question de handicap aussi. On a fait un choix de se concentrer sur certains sujets, notamment économiques, de santé mentale, environnementaux, et d'essayer d'y voir plus clair sur tous ces sujets-là. Merci encore, Monsieur le Président, d'avoir accepté. Merci à vous. Au passage, pour tous ceux qui sont encore sur cette vidéo, on postera dans la soirée, je pense, un résumé des différentes annonces, ou des éléments qui ont été dits lors de cette vidéo et on continuera à suivre l'actualité, vous me savez, sur nos autres réseaux. Merci encore, Monsieur le Président, pour votre temps, pour votre confiance. Merci à toute l'équipe aussi qui est derrière cette interview, mon équipe de journalistes. Il y a eu beaucoup de travail, il fait chaud, je pense que ça s'est senti. Merci beaucoup, Monsieur le Président. Merci beaucoup, à vous et aux équipes. Merci beaucoup. Sous-titrage : Florène Fortier