Collaborative fact-checking of : Gaël GIRAUD : Tsunami financier, désastre humanitaire ? [EN DIRECT]

Je suis actuellement l'économiste en chef de l'Agence Française de Développement

L'Agence Française de Développement est une banque publique à but non lucratif qui finance des projets de développement dans les pays du sud

Je suis également directeur de recherche au CNRS en économie

[Je suis] directeur de la chaire Énergie et Prospérité

[Je suis] prof à l'école des Ponts

L'Apocalypse c'est le dernier livre de la Bible, du Nouveau Testament

La dette privée en France, c'est 133% du PIB français aujourd'hui

La dette publique [en France], c'est un tout petit 100% [du PIB français]

La dette des étudiants américains est de plus de 1000 milliards de dollars aujourd'hui

Lehman Brothers, que les autorités américaines ont délibérément laissé faire faillite [après la crise de 2008]

[Pour régler la crise de 2008] on a constamment sauvé les banques aux frais du contribuable [à part pour Lehman Brothers]

[Monte dei Paschi, en Italie, est] la plus ancienne banque du monde

[Monte dei Paschi était] la 3ème banque d'Italie

[Monte dei Paschi] a fait faillite en 2016

C'est l'Etat italien qui a tout repris à son compte [pour sauver Monte dei Paschi de sa faillite en 2016], aux frais du contribuable italien

Un bout du port de Pirée [en Grèce] a été vendu à un armateur chinois [suite à la crise de 2008]

Une île grecque a été vendue à un allemand [suite à la crise de 2008]

Tous les aéroports grecs ont été privatisés et vendus [suite à la crise de 2008]

On [la France] est en train de privatiser Aéroports de Paris

[Le] blog [de Beppe Grillo] est monté en puissance dans les médias italiens grâce à une société de com' qui a été financée par une riche famille italienne

Di Maio est le ministre de 5 Stelle [Mouvement 5 étoiles] phare du gouvernement italien actuel

[Di Maio] vendait des tickets d'entrée dans les stades de foot avant de faire de la politique

Le Glass–Steagall Act [est] l'idée qu'il faille séparer les banques de dépôt et de crédit des banques d'investissement, enfin disons des banques de marché

La fin des Accords de Bretton Woods [...] [a introduit] les taux de change flexibles

Le monde financier se dit [dans les années 70-80] : "on va proposer à l'industrie des actifs dérivés qui sont des contrats d'assurance contre le risque de change"

On a même fait des [produits financiers] dérivés sur la météo

En France, nous avons quatre grandes banques [...] dites universelles, au sens où elles cumulent ces deux activités : activité traditionnelle de dépôts et de crédits et activité de marché. BNP Paribas, Société Générale, BPCE et Crédit Agricole

Nous sommes les seuls au monde a avoir 4 banques systémiques dites universelles

Le Crédit Agricole a réussi à faire en 2012/2013 plus de 6 milliards de pertes nettes

[La garantie des dépôts bancaires en France est de] 100 000 euros par compte, d'après la loi

Il faut voir que le bilan de BNP c'est quasiment la taille du PIB français. C'est de l'ordre de un peu moins de 2 000 milliards d'euros.

Il y a un fond européen qui est lié à l'Union bancaire européenne [...] qui est destiné à sauver les banques en cas de grosse faillite, dans lequel on devrait culminer en 2023 à 55 milliards [d'euros].

Au moment de l'effondrement du système bancaire chypriote, il y a eu un commissaire européen qui a eu la très mauvaise idée de dire : "peut-être que plutôt que de perdre de l'argent public [...], on pourrait ne pas garantir les dépôts"

Et puis 24h après il [le commissaire européen qui suggérait de ne pas garantir les dépôts chypriotes] s'est repris en disant : "non, je me suis trompé, ce n'est pas du tout ce que je voulais dire"

La loi Moscovici 2013 prétend [séparer les activités de dépôts/crédits des activités de marché]

Frédéric Oudéa, qui était à ce moment-là [2013] PDG de Société Générale, l'a reconnu devant l'Assemblée Nationale. Il a dit : "cette loi va nous obliger à filialiser - ce qui n'est pas couper - 1,5% de nos activités de marché"

Le discours au Bourget du candidat François Hollande : "Mon ennemi, c'est la finance"

Michel Barnier [...] a proposé une directive européenne permettant d'instaurer une cloison étanche entre les activités de spéculation, disons les activités de marché, et les activités traditionnelles de dépôts et de crédits

Avec le traité de Maastricht, on a rendu ça [la création monétaire par l'Etat] impossible. On a dit : la banque centrale européenne [...] n'aura pas le droit de prêter directement sur le marché primaire aux Etats

Une banque, à chaque fois qu'elle accorde un crédit, il faut qu'elle ait un matelas de fonds propres pour le cas où elle ne serait pas remboursée, pour le cas où elle ferait des pertes

Aujourd'hui les exigences de fonds propres sont calculées à partir de ratios qui [...] mettent en regard d'un côté le volume des crédits accordés, de l'autre les fonds propres.

Mais le volume des crédits [dans le calcul d'exigence de fonds propres] est lui-même pondéré par la dangerosité [...] de ces crédits. Or, qui calcule la dangerosité de ces crédits ? Les banques elles-mêmes.

Quand on regarde ce type de ratio [volume des crédits accordés / fonds propres], on constate que la plupart des banques de la zone euro aujourd'hui sont à 2-3%

Au début du 20è [siècle], elles [les banques] étaient à 20% [crédits accordés divisés par fonds propres]

Le FMI lui-même dit que les banques sont sous-capitalisées.

Il y a quand même 25% de la capitalisation boursière du monde qui a disparu [suite à la crise de 2008].

Les pouvoirs publics [français], la police et l'armée [...] n'hésitent pas à utiliser des armes létales contre les gilets jaunes en étant condamnés par la communauté internationale

La banque du Vatican a servi pendant des années [...] de plaque tournante de blanchiment de l'argent sale de la mafia italienne

Il y a eu, en octobre 2011, une déclaration du [...] conseil pontifical Justice et Paix [...], qui a [...] publié un texte [...] dans lequel il est dit [...] [que] l'Eglise catholique recommande la séparation bancaire

[Le texte du conseil pontifical Justice et Paix en octobre 2011 recommande] les taxes Tobin

[Le texte du conseil pontifical Justice et Paix en octobre 2011 recommande] la fin de la recapitalisation bancaire sans condition

L'Eglise catholique a pris une position extrêmement forte en juillet 2015, avec la publication de l'encyclique "Laudato si".

Il y a même au numéro 123 de l'encyclique ["Laudato si"] une phrase extrêmement forte, où le pape dit : "Il y a une même logique entre le viol des enfants, l'abandon des vieillards et l'idéologie du marché qui nous sauverait de la question écologique"

[Philippe Barbarin] est mis à pied

Le numéro 3 du Vatican, lui, a été entièrement démissionné, réduit à ce qu'on appelle l'état laïque

Des travaux qui ont été faits par des éthologues sur les chimpanzés et la manière dont, dans une tribu de chimpanzés, on devient le chef. Le chef, c'est celui qui est capable de [...] séduire les guenons et de se reproduire avec elles.

Vous avez beaucoup d'initiatives qui sont prises sur le terrain par des chrétiens avec des non chrétiens [...] pour inventer un style de vie écologique, parmis lesquels le Domaine de Forges.

Il y a des initiatives du même type [que le Campus de la Transition] dans le monde [...], le Schumacher College à Totnes en Angleterre, et puis le Sustainability Institute à Stellenbosch en Afrique du sud

Macron c'est un haut fonctionnaire de l'Inspection Générale des Finances qui a pantouflé dans le secteur bancaire d'affaires chez Rothschild puis qui est revenu dans la fonction publique

[La Chine] c'est le plus gros pollueur de la planète aujourd'hui

Les incendies des forêts suédoises l'été dernier

En septembre 2015, Mark Carney, le gouverneur de la banque centrale d'Angleterre, a [...] dit : "la principale menace de la stabilité financière aujourd'hui, c'est le climat"

Vous avez le patron d'AXA qui dit, il y a deux ans : "une planète à [+]4°C n'est pas assurable"

L'initiative de Pierre Larrouturou de lever 1 000 milliards [d'euros] pour sauver le climat

L'Accord de Paris, la COP 21, décembre 2015 : la communauté internationale s'engage à faire en sorte que l'augmentation de la température moyenne à la surface de la planète à la fin du siècle n'excède pas +2°C

Combien ça va coûter [de respecter les Accords de Paris] ? C'est entre disons 50 000 et 90 000 milliards de dollars, pour les 15-20 années qui viennent

[50 000 - 90 000 milliards de dollars] c'est de l'ordre du PIB mondial

La monnaie qui circule sur la planète aujourd'hui, c'est plus de 240 000 milliards.

On a plus de 90% aujourd'hui des transactions financières sur les marchés financiers qui sont des transactions entre financiers, qui ne concernent pas l'économie réelle

Avec [...] Alain Grandjean, il y a 7-8 ans on avait déjà fait cette proposition [...] : "la BCE crée aujourd'hui des milliers de milliards pour les banques, pourquoi ne créerait-elle pas de l'argent pour financer des investissements verts ?"

En 2008 on a créé la SFEF en quelques jours

La SFEF c'est une société de droit privé, abondée par les banques qui avaient la garantie publique. [...] Elle a emprunté sur les marchés financiers au taux de la dette publique française, donc quasi nul, de l'argent qu'elle a reprêté aux banques.

[La SFEF] prête en un an plus de 70 milliards aux banques

Taux d'intérêt qui, pour la dette publique française aujourd'hui, est toujours nul, quasi nul ; voire à certains moments était négatif

Les traités européens autorisent la Commission Européenne à interpréter le périmètre sur lequel on calcule le déficit public d'un état [limité à 3% du PIB]

En décembre dernier, le commissaire européen Pierre Moscovici a fait une intervention publique en disant : "on comprend bien que les gens sont pas contents, on pourrait discuter du calcul du déficit public [...] et on pourrait se montrer plus concilients"

En 2014, la BCE a déclaré qu'elle était prête à racheter tous les titres de créance [des banques], asset-backed securities en anglais

Une banque de défaisance, une bad bank, c'est une banque qui récupère tous ces actifs pourris [nonperforming loans, NPL] et se fait fort de les revendre dans un avenir illimité et qui débarrasse la banque privée

La guerre civile Syrien, c' est une énorme sécheresse entre 2007 et 2010.Très mal géré par le gouvernement Bachar al-Assad.

La monnaie banque centrale, c'est la monnaie que ni vous ni moi n'avons jamais vue, sauf si vous avez été banquier